jeudi 26 mai 2011

The Wire– Saison 4


Fiche Technique:
The Wire est un drama américain dont la quatrième saison compte 13 épisodes de 55 minutes environ et qui a été diffusée pour la première fois sur HBO en 2006.

Synopsis :
La campagne à la mairie de Baltimore bat son plein (et se finira en milieu de saison). Dans la guerre de la drogue, entre coopération et coups bas, les barrons anciens et nouveaux continuent leurs magouilles.

On retrouve aussi Omar avec plaisir dans le rôle de sa vie. Mais la vraie nouveauté de la saison est l’accent mis sur les jeunes collégiens issus de ces milieux et la reconversion de deux personnages importants de la troisième saison en éducateurs.

Critique :
La série continue de considérablement évoluer et d’offrir un thème nouveau : celui de l’école et des difficultés de ces gamins de la rue. On plonge dans cet univers faits de rêves et plus encore de cauchemars, on découvre des gamins abandonnés, livrés à eux même voire devant supporter leur famille. Via “Prez“ le détective à la gâchette facile, reconverti prof de math pour l’occasion et “Major Colin“ qui s’improvise éducateur, on s’attache à eux. On les voit à l’heure où il faut choisir. Et on observe, impuissant, les conséquences de leurs choix.

La grande réussite de cette saison de The Wire est de nous montrer le drame quotidien qui se joue dans les écoles de ces quartiers. Saison après saison l’oeuvre prend tout son sens. Quand même les meilleures séries ont parfois du mal à se renouveler, The Wire semble faire exception : un chef d’oeuvre construit scientifiquement (à l’exception de la saison 2 qui aborde des thèmes un peu différents et qui est du reste la moins réussie). On part de la description des parrains de la drogue et de leur lutte avec la police, de l’organisation de leur système. On suit les interactions de ce système avec le monde politique, et on en vient à remonter via une analyse sociologique à ce qui fait cette société.

On aborde encore d’autres sujets difficiles avec un réalisme et une subtilité qui à force d’atteindre des sommets deviennent la marque de fabrique de la série : avoir une peau noire ou blanche, cela fait une différence. Elle n’est d’ailleurs pas systématiquement dans le sens que l’on pense.

Pour mon plus grand plaisir, Lester prend encore davantage de poids. On regrette par contre certains personnages qui ont disparu et en particulier le rôle secondaire donné à Mc Nulty. Ses apparitions épisodiques et son petit sourire en coin font presque déplacé dans cette saison.

Spoiler :
Il y a beaucoup de bons moments dans cette saison. Il faut un peu de temps pour comprendre la scène d’ouverture (l’achat du pistolet à clous) et on finit presque par l’oublier quand Lester comprend l’astuce, comme un fil rouge en pointillé de cette saison. Toute la campagne électorale constitue un autre temps fort. Quant à l’ascension de Daniels quand il y a renoncé... Toute la partie avec Omar, son passage en prison, sa vengeance en sortant fonctionne également remarquablement bien.

Les focus sur l’école sont un peu plus contrastés. Les jeux d’acteur des jeunes sont très inégaux. Certaines scènes sont assez convenues comme les début de “Prez”, l’accroche des jeunes sur les probas pour gagner aux dés, etc. La scène du restaurant est par contre assez grandiose, celle du jeu de construction aussi.

jeudi 5 mai 2011

Friday Night Lights– Saison 3

Fiche Technique:
Friday Night Lights est un drama américain dont la troisième saison compte 13 épisodes de 43 minutes environ et qui a été diffusée pour la première fois sur The 101 channel en 2008-2009.

Synopsis :
C’est déjà le début de la nouvelle saison de foot. L’arrivée d’un nouveau quarterback très doué et au père envahissant menace la place de Matt. Smash blessé lors des derniers play off a quitté l’équipe. Tami est devenue la directrice du lycée et Lyla est revenu de son aventure dans la jeunesse catholique.

Nous voilà avec Matt, Tyra, Lyla, Tim et Landry dans leur dernière année de lycée. Jason tente lui de construire sa vie et d’assumer son rôle de père.

Critique :
Seulement 13 épisodes pour un retour aux sources. Exit les meurtres, drames, blessures, aventures amoureuses en série ; bienvenu à Dillon Texas, petite ville de province qui vibre pour ses Panthers.

L’intrigue se recentre sur les personnages principaux que l’on connait bien. Elle leur rend leurs caractères de la première saison. Tout reprend donc sa place. Et il y a de quoi faire pour tous nos héros (ou anti-héros) préférés juste à suivre leurs vies et leurs choix de tous les jours. Cette troisième saison est la preuve qu’il n’est pas besoin d’en rajouter. Chaque personnage est tellement vrai, profond que sa vie suffit. Les nouveaux personnages apportent à l’intrigue à l’image du nouveau quarterback et de sa relation avec son père qui permet de mettre à la fois le coach Taylor et Matt dans une situation aussi inconfortable pour eux qu’intéressante pour le téléspectateur. Rien d’extraordinaire et des réponses tellement justes. Une fois de plus.

On plonge encore plus loin dans l’intimité des personnages en explorant leurs familles (les Riggins, la soeur et la mère de Tyra, et surtout la grand-mère et la mère de Matt, même si c’est un peu moins vrai pour Landry). Le parallèle et l’enchevêtrement des intrigues atteignent aussi des sommets.

Si les personnages sont aussi fascinants c’est aussi parce que les acteurs réussissent à faire passer les messages subtils sans en faire des tonnes et sans dialogues inutiles ou poussifs. Tout en suggestion. Certes ils sont bien aidés par une réalisation et une bande son qui ont retrouvé la magie de la première saison mais on tient très certainement là les meilleurs acteurs ado que j’ai pu voir jusqu’à présent.

Après une saison 2 mouvementée, Friday Night Lights profite d’un format raccourci pour se recentrer et nous offrir la meilleure saison de la meilleure série TV que je connaisse. Loin des paillettes de Gossip Girl, des guns de 24 ou des hachoirs de Dexter, Friday Night Lights n’a que la vraie vie à nous montrer. Pourtant, dans un environnement magistralement mis en scène, le réalisme ne nuit pas à la qualité de l’intrigue. Au contraire. Etre ado d’une famille moyenne d’une ville de province américaine ou s’en occuper. Juste ça. Et c’est tellement dur que la réalité nue suffit. Plongée au coeur de la vie des personnages, au plus profond de leurs nuances, dilemmes et contradictions. Sublime.

Spoiler :
Matt et Julie comme des symboles de la magie retrouvée de Firday Night Lights. Ils prennent le temps, se tournent autour, pas de dialogue à l’eau de rose frelatée, pas de scène de ménage, pas de coups tordus. Des scènes qui s’enchaînent les unes après les autres, au gré de ce que leur offre l’intrigue. Et sans rien de plus, la complicité retrouvée qui crève l’écran. On sait qu’ils vont se remettre ensemble, on le veut, on l’attend presque avec impatience. Et ça arrive. Au bon moment.

Tyra qui doute qui se laisse avoir par un cow-boy. Tyra qui pleure de rage au mariage de sa soeur. Tyra qui devient folle d’anticiper son échec. Comme on la préfère comme ça plutôt qu’en star improvisée d’une équipe de volley !
Tim Riggins avec Lyla. Enfin, depuis le temps qu’on le voulait. On a rien vu, on débute la saison comme cela. Avec ces deux là on aurait pu avoir des larmes, des cris, des ruptures, du sexe. Mais non, on a un Tim Riggins encore plus fantastique que lors de la deuxième saison. Toujours au prise avec lui même, toujours droit. La scène où il demande à Buddy de partir de chez lui est juste formidable.
Coach Taylor et Tami ? Qu’en dire ? C’est le couple qui tient la série. Le pilier de l’histoire, parents et éducateurs modèles dans un monde devenu tellement difficile. Et pourtant humain, faillible.
Je pourrais continuer la galerie des portraits sans me lasser. Landry, la mère de Matt et sa grand-mère, et les histoires parallèle qui gardent le fil avec Smash ou Jason... J’ai tout adoré.