mardi 31 août 2010

Gossip Girl – Saison 3

Ficher Technique
Teen drama dont la troisième saison a été diffusée sur CW en 2009-2010 et compte 22 épisodes de 42 minutes.

Synopsis

Toute la joyeuse bande de l’ « Upper East Side » (le quartier chic et friqué de Manathan – New York) se retrouve pour la rentrer à la fac après des vacances d’été mouvementées.

Une petite nouvelle, Olivia, la star des Vampire movies, rêve d’une année de fac normale. Blair et Chuck vivent leur grand amour, pour un temps...

Les couples se font et se défont et Jenny Humphrey doit succéder à Blair dans le rôle de reine du lycée.

Quant à la famille Humphrey / Van der Woodsen, elle n’est pas au bout de ses surprises et de ses mélodrames.

Critique

Le début de la saison avec les aventures d’Olivia, une star à la fac, la relation entre Blair et Chuck et les débuts de Blair à la fac, est plutôt sympa.

Et puis la saison se prolonge et 22 épisodes, c’est long.

Une saison plus tard, je n’ai toujours pas vu l’intérêt du retour de Georgina.

Les rebondissements lassent.

La moindre importance de Blair et Chuck au profit de Jenny fait perdre à la série Presque tout son sel : la petite Humphrey n’a rien d’un rôle principale pour remplacer les personnages et prestations des deux meilleurs acteurs de la série.

Et plus la saison dure plus l’intrigue devient lourde avec un sentiment de répétitivité. (On l’impression d’avoir vu tous les couples possibles à la fin de cette saison 3, toutes les combinaisons ont été tentées et parfois même à plusieurs reprises...) Les quelques nouveaux personnages ne permettent pas non plus de renouveler l’intrigue après le vent de fraîcheur d’Olivia en début de saison.

Bref on est dans l’impasse.

Je suis content d’en avoir fini avec cette (longue) saison et ne compte pas regarder la suivante (sauf peut-être si ma femme menace de me trancher la gorge ou me corrompt avec de bons petits plats).

Spoiler

Serena et Dan, encore, Vanessa et Dan, quelle surprise ! Jenny et Chuck et pourquoi pas Jenny avec la mère de Serena ?

Jenny en dealeuse, Jenny qui refuse le rôle de reine mais l’assume quand même un peu.

Tout l’arc avec le père de Serena.

Raté, ennuyeux, convenu, répétitif… On est loin du compte.

L’arc autour de Blair et Chuck est sauvé, plus par le jeu des acteurs et la saveur qu’ils ont su donner à leurs personnages par le passé et qui ne disparaît pas avec un scénario en demi-teinte. L’arc où Blair déprime à la fac, le cache à Chuck qui le comprend quand même et fait tout pour la remonter est même vraiment savoureux.

L’histoire avec Olivia et Dan commence bien, introduire Vanessa dans un triangle amoureux est classique mais plutôt bien mené. Et puis ça se finit en queue de poisson : Olivia s’en va quand elle comprend que Dan aime Vanessa. Très bien. Seulement ensuite on ne la revoit plus de la saison et on perd le seul caractère nouveau qui avait réussi à vraiment apporter à la série.

lundi 30 août 2010

United States of Tara – Saison 1


Ficher Technique
Comedy (qui n’a rien de drôle, c’est juste du au format court) dont la première saison a été diffusée sur Showtime en 2009 et compte 12 épisodes d’environ 30 minutes.

Synopsis
Tara, mariée, deux enfants, souffre de « Dissocial Personality Disordre ». Sous stress, elle se transforme en un de ses avatars : Alice, la mère au foyer tout droit sortie des 60s, T., l’adolescente qui ne pense qu’à coucher ou Buck, un homme qui aime la bière et la moto.

Max, mari et principal support, doit gérer toutes sortes de situations, non seulement avec Tara et ses avatars mais parfois aussi avec les problèmes que se créent ou ajoutent les enfants : Kate, leur fille de 16 ans et Marshall, le garçon un peu plus jeune.

Critique
Au début cela semble sans intérêt : une femme change de personnalité sans raison et cela crée des situations grotesques, même pas drôles remplies des clichés venant non seulement des avatars de Tara mais aussi des autres personnages (Kate et Marshall en particulier font particulièrement clichés).

On a envie d’arrêter au premier épisode, comme 25’ c’est court, on donne sa chance au deuxième. Un très léger mieux, pourquoi pas un troisième ?

Petit à petit la série trouve son rythme, quand en revenant périodiquement les personnages cessent d’être seulement des clichés et prennent place à part entière dans l’histoire et la vie de cet étrange foyer. Les enfants en particulier se révèlent en fait beaucoup plus complexes et profonds que l’on s’y attendait. Charmaine (la soeur de Tara) apporte également du charme, de la simplicité et le terre à terre dont la série à besoin.

Et on finit par regarder les 6 derniers épisodes avec un certain plaisir, curieux de découvrir la suite.

Au final, un bon divertissement, les acteurs sont aussi plutôt bons (Tara et les enfants en particulier), même s’il reste beaucoup de clichés et de facilités (le concept même de l’explication de Tara par ses avatars est assez facile).

Spoiler
L’arrivée du quatrième avatar, Gimme, l’aspect instinctif, bestial, de Tara est pénible (seul le jeu de l’actrice et sa mise en scène dans ce personnage sont réussis). Et comment cet animal a-t-il pu taguer le mur (comment se déplacer sur les lieus, utiliser la clé de l’appartement et écrire ?)

T. qui se tape le copain de son fils, on le voyait venir dès le début (plus avec un copain de la fille ceci dit). La encore, ça reste bien joué (sauf par le copain qui est franchement mauvais).

Buck en « booby buddy » qui finalement joue son rôle...

Bref les facilités s’accumulent.

Le final de la saison est troublant à défaut d’être décevant, on n’y apprend pas grand chose et la série continue.

Quant au parti pris du début de nous mettre les avatars un à un, on n’en voit pas la fin, c’est comme une nouvelle mauvaise série qui semble commencer à chaque fois. C’est sans doute du au format court, mais c’est franchement pénible.

dimanche 22 août 2010

The Bing Bang Theory - Saison 1

Ficher Technique

Comédie dont la première saison a été diffusée sur CBS en 2007/08 et compte 17 épisodes de 21 minutes. Parfois abrégée en TBBT.

Synopsis

Leonard Hofstadter, un docteur en physique expérimental au QI de 173, partage son appartement avec Sheldon Cooper, docteur en physique théorique, ayant fini sa thèse à 16 ans et au QI de 187. Ils sont inséparables d’Howard Wolowitz, un ingénieur en aéronautique juif, vivant avec sa mère et Rajesh Koothrappali, jeune astrophysicien, originaire de New Delhi, incapable de parler à une fille à moins d’avoir bu.

Toute cette petite bande de geeks vit au rythme des soirées jeux vidéos, sortie du dernier Comic book, etc.

Mais Penny, une jolie blonde venue de Nebraska s’installe dans l’appartement mitoyen à celui de Leonard et Sheldon. Elle rêve de devenir actrice mais vit de son boulot de serveuse.
Si Sheldon est trop féru de science pour s’intéresser à Penny autrement que comme un sujet d’étude sociétal, Leonard n’est lui pas insensible à ses charmes...

Critique

Le choc de ces univers, les qui pro quo, qui s’en suivent, les dialogues complètement décalés qui font mouche. La double satyre du monde des geeks et d’une fille lambda aux prétentions d’actrice ne manque pas non plus de piquant.
Les décors (la cantine de l’université en un must), les costumes (en particulier Howard et Raj dans son costume de geek indien !) ajoute à la réussite de cette série.

Les caricatures de mère juive et parents indiens manquent sans doute de profondeur mais sont franchement drôles, les relations entre Leonard et Penny quoique très prévisibles fonctionnent aussi parfaitement.
A ce sujet le recadrage du personnage de Penny entre le pilote et la suite de la saison semblait un pari dangereux mais s’est révélé gagnant : Penny était une caricature de pauvre fille franchement stupide et devient une fille banale mais loin d’être bête, ce qui permet d’avoir des dialogues avec autrement plus de réparties.
Et surtout il y a Sheldon Cooper. Jim Parsons crève l’écran. Il incarne avec brio un personnage complètement hors de la réalité, vivant dans son monde mais en pleine cohérence et harmonie avec ce monde. Et ce qui aurait autrement été une bonne comédie populaire devient la série plus drôle que j’ai jamais visionnée.
Spolier

Après un pilote en demi teinte, le premier épisode trouve vite ses marques : Sheldon ne pouvant pas dormir tellement l’appartement de Penny est en désordre et qui, surpris par Leonard en train de le ranger, le convint de l’aider dans sa tache. On y est. Dans l’absurde choc de ces deux mondes, dans le personnage de Shelton qui commence à émerger comme l’(un des) plus drôle(s) jamais créé(s), et dans les dialogues dont les réparties fusent à tout instant.
Confirmation à l’épisode 4 où Shelton insulte son chef et perd son job. Voir ce géni de la théorie sombrer dans la dépression et tenter des inventions plus foireuses les unes que les autres…
Particulièrement réussies également : Shelton conseillant/commentant Leonard sur ses états d’âme après qu’il n’ait rien osé avec Penny et se fourvoie dans une pseudo relation avec Leslie ; Shelton tombant malade au retour de Penny du Nebraska.

mercredi 18 août 2010

Engrenages - Saison 3


Ficher Technique

Série policière dont la troisième saison a été diffusée pour la première fois en 2010 sur Canal + et qui compte 12 épisodes de 52 minutes.

Synopsis

Le schéma de la série est modifiée cette saison : 12 épisodes au lieu de 8 et plus d’intrigues secondaires sur un ou deux épisodes. Chaque personnage est au coeur d’une des intrigues de la saison :

- la capitaine Berthaud et son équipe traque « le boucher de La Villette »,

- le juge Roban enquête sur le financement occulte de l’ancienne mairie du président de la république et renoue avec son passé,

- Pierre et Joséphine entame et poursuive leurs carrières d’avocat, semées d’embûches.

Critique

Le décryptage du petit monde qui gravite autour du palais de justice est toujours aussi réussi. Le passage à 12 épisodes et le changement de format permet de mieux découvrir les personnages et de les épaissir encore davantage.

L’intrigue principale sur le « boucher de La Villette » perd en suspense ce qu’elle gagne en réalisme : on n’est pas trop surpris par les rebondissements prévisibles voire annoncés de cette enquête au thème banal (j’espère ne parler que des séries policières et non de la réalité !), mais l’essentiel est ailleurs, dans l’analyse des relations qui se nouent, se tendent et se distendent tout au long et autour de cette enquête.
Le personnage qui prend le plus de poids cette saison est le juge Roban. C’est pleinement réussi tant au niveau de l’enquête sur le financement politique que sur sa mise en perspective par rapport à ses choix et à son passé. La prestation d’acteur de Philippe Duclos n’y est sans doute pas étrangère.
C’est également à travers lui que des fils se créent entre les enquêtes de manières assez subtiles. L’histoire de nos baveurs s’en trouve un peu isolée. (Le personnage de Karlson me parait d’ailleurs sous-exploité, peut-être pour mieux occuper la saison 4 ?)

A n’en pas douter la meilleure saison de cette série qui a su conserver son style et ses forces tout en étoffant ses personnages.

Spolier

Après un instant de doute on a très vite confirmation de la culpabilité de Ronaldo. Le lien avec le trafique de prostituées de l’Est semble établie dès le départ où le sang de la première victime goutte sur le pare-brise d’un client. (On sera franchement surpris d’apprendre que c’est via la prison et Vlad que le lien s’établit. C’est sans doute le rebondissement le plus improbable de cette intrigue, et le plus tiré par les cheveux).

On repassera donc pour le suspense mais ce sont les relations qui se jouent autour de cette enquête qui rendent cette saison aussi réussie qu’originale : relation entre la capitaine et Gilou (empruntée d’amour, visiblement à sens unique, de franche camaraderie, d’un soupçon de mensonge), relation entre la capitaine et Brémont (compétition, attirance sexuelle), relation entre la capitaine et Ronaldo (là encore c’est plus dans un sens que dans l’autre).

Le personnage de Laure Berthaud est maintenant bien campée : bon flic, soutien sans faille de son équipe, qui a mis sa vie de coté pour son métier et qui faute de pouvoir croire en une histoire amoure assouvie sans complexe ses pulsions sexuelles. Ça marche encore très bien cette saison grâce à Brémont, parfait dans le rôle de faire-valoir (A revoir pour la saison prochaine ?)
Mais l’aspect le plus réussi de cette saison est pour moi la découverte du personnage du juge Roban. On aurait pu se passer du poncif du frère malfrat qui n’apporte pas grand chose si ce n’est la possibilité de cette fin en queue de poisson qui sied parfaitement : le juge qui a consacré sa vie à son idéal de justice jusqu’à en perdre sa mère et son amour (deux fois) se voit retirer l’affaire sous prétexte de risque de partialité alors qu’il était justement le seul à pouvoir être impartiale. La reprise de la tirade au moment de son dessaisissement est magnifiquement trouvée et tellement dans le ton du personnage. Chapeau bas tant aux scénaristes qu’à l’acteur.
Le personnage de Pierre Clément est aussi bien établi et ce dès la première saison, on le voit moins et faute de lui apporter un second souffle, c’est mieux ainsi. Par contre le personnage de Joséphine Karlson gagne encore en potentiel cette saison : vénale mais pas à tout prix (elle est capable de se sacrifier pour sauver Pierre). Et ce baiser furtif sur le départ ouvre des possibilités. On espère plus pour la saison prochaine.

mardi 17 août 2010

Big Love - Saison 1

Ficher Technique
Drama dont la première saison a été diffusée en 2006 sur HBO. Elle compte 12 épisodes d’environ 50 minutes.

Synopsis
Bill est un chef d’entreprise vivant dans le Utah et très discret sur sa vie privée. Et pour cause, il a trois femmes et des enfants avec chacune d’elles et vit suivant le Principe (i.e. principe de vie édicté par le prophète de cette « secte » catholique. En pratique, les 3 femmes se reconnaissent comme « sister wife », chacune a sa maison mais lesdites maisons communiquent par le jardin commun et les repas et taches ménagères sont partagées).

Bill a pourtant quitté le « compound » de son enfance où sévit Roman Grant, le prophète de cette communauté de fondamentaliste Mormons pratiquant la polygamie, et où demeurent encore ses père, mère et frère.

La série présente la vie quotidienne de cette famille atypique ainsi que les différents financiers de Bill avec Roman.

Toutes les femmes acceptent leur sort non sans difficulté mais en pleine conscience et sans réserve.

Critique
C’est juste incroyable de se passionner à ce point pour une pratique ancestrale et tellement marginale dans les Etats-Unis d’aujourd’hui. Les décisions de réalisation voulus par les auteurs fonctionnent à 100%, il n’apparaît pas de parti pris évident, l’histoire est racontée d’un ton le plus neutre possible, un peu comme un documentaire, les acteurs ont trouvé le ton juste qui sied à leur personnage et justement chaque personnage, bien campé dans son rôle apporte un ressort essentiel à l’intrigue (Barb en « première femme », pilier de la famille, sage et responsable, Nicki déchirée entre son égoïsme, sa parenté (elle est la fille de Roman Grant) et son profond et sincère attachement à sa famille, et Margene, la petite dernière, naïve, pleine de vie et de spontanéité).

Le premier intérêt de cette série est ce travail documentaire parfaitement maîtrisé. Elle réussit aussi à nous prendre et à nous immerger dans ce monde tout à la fois si différent et si proche du notre.

Mais surtout, au travers de situations extrêmes, rendues possibles par la polygamie, on est au coeur de notre époque et des sujets universels :

Le personnage de Bill est ancré dans la modernité, il doit concilier ambition professionnelle, satisfaction des besoins matériels de sa famille, principes moraux (religieux) et vie familiale et son équilibre est particulièrement difficile à trouver.

Les relations humaines qui se jouent et se nouent au fil des épisodes sont elles intemporelles et peuvent s’appliquer à bien d’autres situations car elles sont juste humaines : gestion de la jalousie, positionnement, pouvoir et tension dans la vie familiale, transmission de ses principes à ses enfants, tension au sein du (des) couple(s) sur les principes à transmettre à ses enfants, difficulté pour une femme à concilier épanouissement personnel (via la vie professionnel par exemple) et son rôle de mère, etc.

Et peut-être qu’une série américaine traitant de la polygamie nous parle mieux de certains de ces sujets que la littérature française du 18eme siècle. Pour le passionné de littérature que je suis, c’est proprement stupéfiant.

Spoiler
A lister comme cela les thèmes évoqués font bateau : prise de Viagra pour satisfaire 3 femmes, problème d’argent de Nicki qui multiplie des cartes revolving sans moyen de les rembourser, volonté de Barb d’attribuer plus de place à sa vie professionnelle, quand la soeur de Barb tente de « protéger » ses enfants contre les principes de leur parents, l’attraction du fils aîné pour sa troisième mère, presque aussi jeune que lui, etc.
Pourtant je me suis passionné pour tous, car ils sont tous bien traités, bien joués, bien filmés.
Il n’y a que les relations entre le père et la mère de Bill qui m’ont un peu ennuyé. Trop dans l’outrance, je trouve que cela sonne faux dans ce monde si feutré.

Mon passage préféré ? Quand Bill et Barb se voient pour s’aimer « en cachette » (sans que les deux autres femmes ne le sachent) mais que Nicki le découvre, c’est exquis.
Enfin le final de la saison laisse voir une évolution dans le personnage de Barb. (Jusqu’à présent, seuls les enfants avaient évolué).

dimanche 15 août 2010

How I Met Your Mother - Saison 5


Ficher TechniqueComédie dont la cinquième saison a été diffusée en 2009/2010 sur CBS. Elle compte 24 épisodes de 20 à 22 minutes.

SynopsisTed prend un boulot de prof d’archi pendant que Robin date son co-présentateur Don. Le couple Lily/Marshall tente d’aller de l’avant. Seul Barney reste fidèle à lui-même.

CritiqueLa série se renouvelle difficilement. Barney est devenu non plus le meilleur, mais le seul personnage comique de la série. Les 4 autres lurons sombrent dans une routine qui manque cruellement de relief.
Alors il y a bien quelques trouvailles de temps en temps mais cela reste limité.
Et la façon de tourner autour de la mère sans jamais rien en divulguer, histoire de maintenir l’intérêt (supposé) du téléspectateur verse dans le ridicule, voire l’ennuyeux.
Contrairement à Friends, HIMYM peine à trouver un second souffle. Plus rien d’une série culte, juste un bon passe-temps.
Les téléspectateurs américains sanctionnent d’ailleurs le programme avec une certaine baisse d’audience.
Ceci dit, je vais quand même regarder la saison 6, non que j’espère un sursaut qualitatif mais parce que même comme cela HIMYM reste l’une des meilleure série comique actuelle et agréable à regarder...

SpoilerDéjà la saison part mal avec un épisode où Lily force Barney et Robin à définir leur relation. Hors cette relation qui tourne en rond depuis une saison ne veut rien dire et ne peut continuer qu’en pointillé sous peine de tuer le seul personnage comique de la série (Barney bien sûr). Quand en plus on parle de psycho de supermarché dans une comédie et qu’on bâtit un épisode autour...
Et les loupés ou lourdeurs s’enchaînent : le road trip Pizza avec Lily, la nationalité de Robin qui pose problème, etc
A la fin de la saison on ne se souvient plus de grand chose et on ne voit pas bien comment la saison suivante va pouvoir rebondir.

Alors il y a de vraies trouvailles comme Ted donnant des cours de « Robin » à Barney (épisode 5x3 Robin 101), le book des techniques de drague délirantes et le pied de nez à Lily (épisode 5x8 The Playbook) ou l’épisode 5x14 The Perfect Week, qui pour être lourd n’en reste pas moins globalement réussi.

jeudi 12 août 2010

Battlestar Galactica - Saison 4


Ficher Technique
Ou BSG. Drama dont la quatrième et dernière saison a été diffusée pour la première fois en 2009 sur Sci Fi Channel. Elle compte 19 épisodes de 40 à 45 minutes et un dernier épisode d’une heure trente.

Synopsis
Battlestar Galactica est l’histoire de la quête de rescapés humains qui luttent contre des machines : les « Cylons » pour assurer leur survie. On y parle de vaisseaux spatiaux, de sauts dans l’espace mais aussi de politique, de religion, de guerre et d’amour.
La saison 4 démarre alors que la 3 nous a laissé de très nombreuses questions en particulier sur l’identité du dernier Cylon et sur la Terre. La saison 4 répondra à ces questions et à bien d’autres, avec un retour en force du thème de la Religion.

Critique
Comment ne pas hurler au géni ?
C’était la saison de toutes les attentes, celle qui devait tout conclure après avoir bâti des attentes encore jamais connues pour une série de SF. Et pour cause, BSG a suscité les passions. Je finis la lecture d’un billet sur le blog du Monde des Séries de l’épisode finale. Impossible d’arriver au bout tant il y a de commentaires. Et les avis sont partagés, comme le sont les interprétations. Certains trouvent la fin géniale, la majorité se dit déçue. Pourtant (quasi) tous s’accordent sur la qualité de cette série dans son ensemble et de cette quatrième saison en particulier.
C’est la meilleure série de SF jamais produite qui écrit sa fin. Alors on avait imaginé, alors on avait pensé, ou on espérait, plus, mieux, tout.
Oui je suis déçu du final car il n’est pas aussi génial qu'il aurait du l’être. Cette saison utilise trop les flashbacks qui n’apportent le plus souvent rien quand des dizaines d'autres passages auraient pu être développés, soit parce que ce sont des passages magnifiques de force et de vérité, soit parce qu’ils apportent une masse d’information difficile à digérer en peu de temps.
Cette saison est à ce titre caricaturale d’être inégale. Certains acteurs sont plus géniaux que jamais, certaines scènes sont sublimes quand d’autres font franchement bailler.
Mais le plus difficile quand on arrive au dernier épisode, c’est de se dire que c’est fini, qu’il n’y aura pas de suite. Et c’est la meilleure preuve du géni de la série.

Spoiler
Commençons par les déceptions et semi- déceptions.
Au chapitre des déceptions, je demande la mère :
Le 5eme Cylon
Ouch, celle-là on l’avait pas vu venir. Ellen, la morte, n’est en fait pas morte car 5eme Cylon jalousement isolée par Cavil. On comprend alors tout de suite dit que le scénario était écrit au fil de l’eau et que les scénaristes n’avaient pas été franchement inspirés sur le coup. Parce que le 5eme Cylon, nous on l’attendait comme le Messi, c’était un truc énorme, c’était lui qui devait donner la clé de tout. Et là rien du tout. Le 5eme, celui dont on nous annonçait la venue à chaque début d’épisode, n’était qu’un parmi les 4 autres, pas encore connu juste parce qu’il était mort, ce qui aurait pu être une bonne explication si seulement on n’ignorait pas tout de sa résurrection survenue chronologiquement il y a de cela tant d’épisodes ! Dommage.
Les flashbacks
Ils nous avaient déjà fait le coup avec le film « Razor ». Mêmes causes, mêmes effets. On a l’impression que les scénaristes cherchent à meubler le temps à bon compte parce qu’il y a douze épisodes et que depuis l’épisode 4x15 on sait déjà presque tout. Alors on a droit à de la psychologie de caniveau (si ce n’est peut-être la scène avec le père de Baltar qui relève un peu le niveau).
Le rôle de Boomer
Je trouve que les scénaristes n’ont pas offert à Boomer le rôle qu’elle méritait. Notre premier Cylon qui s’ignorait avait trahi son amour et ce qu’elle croyait être son clan à son corps défendant en tirant sur Adama père, un moment si ce n’est le moment fort de la première saison. Elle bénéficiait d’un fort capital affectif qui n’a pas été exploité par la suite. Ressuscitée chez les Cylons elle prenait logiquement (avec Caprica 6) la tête du mouvement qui voulait préserver la race humaine. Hors la voilà qui fait basculer le vote contre ses soeurs, qui trahit Galen, tout en l’assurant de son amour, pour servir Cavil puis trahit Cavil pour sauver Hera...

Il y a aussi les demi-déceptions à commencer par
La fin
Le retour à la préhistoire via l’abandon des technologies, le rôle d’Héra qui me laisse sur ma faim (cet enfant clé de tout ne fait finalement rien), Adama père qui abandonne fils et XO pour mourir seul, Cavil qui se suicide, tout cela n’est ni crédible dans le cours de l’histoire ni à la hauteur de nos attentes. Par contre le meurtre de Tory par Galen qui ruine le « deal », l’apaisement de Kara et surtout le mot de la fin laissé aux versions mentales de Caprica 6 et Gaius Baltar...
L’histoire de Kara
Pourquoi commencer par sa réapparition dans un Viper flambant neuf au premier épisode de la saison ? Ça ne tient pas la route et encore moins quand on sait qu’elle s’est écrasée sur la terre. On a l’impression que ses relations avec Sam et Lee changent au gré de l’humeur des scénaristes, qui en mal d’inspiration ou pour aider à un rebondissement trouvent là un sujet facilement exploitable. Beaucoup de bons moments quand même avec un personnage qui reste l’un de mes préférés de toute la saga.

Comment hurler au géni dans ces conditions ?
Pour tout le reste pour Gaius Baltar qu’on aimerait voir mourir en début de saison mais dont on ne peut finalement qu’être satisfait de la survie tellement James Callis apporte. Encore. Je suis même parvenu à aimer tout l’arc religieux et le parallèle avec le Christ (avec une grille de lecture pourtant très américaine). Pour l’assaut final, juste fabuleux. Pour l’épisode 15 d’une intensité narrative inégalée dans une série où l’on remet quasi tout en place (on comprend soudainement pourquoi les 5 sont différents des 7, pourquoi Earth était peuplée de Cylons, pourquoi les Cylons ne sont pas des machines impitoyables, etc) et pour des images magiques (la poignée de terre noire qui coule des doigts sur la terre dévastée), des répliques fabuleuses (Children are born to replace their parents. For children to reach their potential, their parents have to die.)

Mais ce qui grandit cette saison au rang des mythes c’est la guerre civile entre les Cylons. La double trahison des machines par les machines. Des machines qui finissent par muter et trahir leur créateur, c’est un thème courant en SF mais en faire un peuple à part entière qui revendique et accepte son droit au libre arbitre c’est purement génial. Voir 6 et 8 en particulier, transformées par leur amour pour un être, refuser d’abattre les hommes au péril de leur vie et de leur propre espèce c’est magique.Surtout que cette décision crée débat (et révolution) chez les hommes. La cause commune et les liens qu’elle finit par créer entre les 2 peuples ennemis, le combat de chacun dans sa communauté pour faire accepter cette possibilité et cette coopération est retranscrit en grand et fait de cette saison 4 l’aboutissement mérité de la meilleure série de SF de l’histoire.

lundi 9 août 2010

How I Met Your Mother - Saison 1


Fiche Technique
HIMYM pour les intimes. Comédie lancée en 2005 sur CBS. La première saison compte 22 épisodes de 20 à 22 minutes.

Synopsis
En 2030 Ted Mosby raconte à ses enfants comment il a rencontré leur mère. En fait plutôt comment il a vécu ses premières années dans la vie active entouré de ses proches amis : Marshall Eriksen, son copiaule de fac, juriste et sa petite amie Lily Aldrin, enseignante de maternelle ainsi que Barney Stinson, personnage atypique, autoproclamé meilleur ami de Ted et toujours en costume cravate.
A la recherche de l’âme soeur, Ted tombe sur Robin Scherbatsky, journaliste et canadienne.

Critique
Quel coup de vieux à Friends ! La série est construite sur les mêmes ressorts : de jeunes adultes qui abordent la vie active et tissent des liens d’amitié et amoureux forts. 99% des scènes se passent soit dans leur café (le « Mac Laren » a remplacé « Central Perk ») soit dans l’appartement que Ted partage avec Marshal et Lily. Et pourtant tout est nouveau, moderne. On vit dans la société actuelle, on critique et on joue des moeurs actuels et soudain on réalise que Friends a débuté en 1994 et que l’ont n’avait pas vu vieillir (et nous avec...).

Les personnages sont tous intéressants, le rythme de la série est excellent, les jeux de mots s’ajoutent aux comiques de situation. Un vrai régal. Qui est plus est les sketches touchent le plus souvent justes dans notre société actuelle.

Ne cherchez plus : l'arrêt Friends vous avez laissé orphelin, welcome back dans le monde des comédies américaines !

SpoilerLes épisodes commencent par le futur Ted qui fait face à ses enfants qui ont visiblement mieux à faire que d’écouter leur vieux déblatérer sur ses jeunes années. Au début on rit franchement et cela permet un ton décalé de narration des faits par le futur Ted et donc une liberté dans l’avancement de l’intrigue habillement utilisée lors de cette saison. Même si au bout du 22eme épisodes, on commence à se lasser...

On sait donc toujours un peu du futur mais comme c’est bien fait, ça titille notre curiosité. Le meilleure exemple est « Aunt Robin », on sait donc dès le début que l’histoire entre Ted et Robin ne s’est pas conclue par un mariage mais cela ne nous empêche pas d’en attendre les péripéties avec impatience.

De vraies trouvailles (le cor bleu) et les codes de la drague tellement bien vus (quand Ted loupe les signaux de Robin qui l’invite à l’embrasser, quand il lui parle de vie commune et d’enfant dès le début ce qui la terrorise, etc).

Barney devient très vite le personnage clé des effets comiques. Le « Suit-up » est un ressort qui semble inépuisable, le fameux « Legenda... wait for it » réussit parfaitement son comique de répétition. Son coté « Womeniser » assumé qui se plante à tout bout de champ (la fille pot de colle, le voyage à Philadelphie pour suivre 2 filles qui datent des joueurs de foot, etc) est franchement hilarant. De même ses explications de théories de vie (en fait de drague le plus souvent) d’un ton docte marchent à tous les coups.

Pour autant Ted dans sa quête romantique de l’âme soeur et qui se met dans des situations improbables qu’il gère au plus mal (« Slutty pumpkin », Victoria et Robin, etc.) ajoute un coté attachant aux situations comiques. Quant à Lily et Marshall, leur vie de couple permet d’intégrer des ressorts comiques différents et le plus souvent efficaces.

samedi 7 août 2010

True Blood - Saison 2



Ficher Technique
True Blood est un vampire drama dont la deuxième saison a été diffusée pour la première fois en 2009 sur HBO. Elle compte 12 épisodes de 55 minutes.

SynopsisDifficile de donner un synopsis tant l’intrigue part dans tous les sens. On parle d’une nouvelle sorte de créature, on voyage à Dallas pour remonter la hiérarchie des Vampires et on suit les aventures de Jason dans la « Fellowship of the Sun church ».

CritiqueC’est la fête du slip cette saison. Ca verse dans le méga n’importenawak.
Difficile d’ajouter encore beaucoup de surprise dans les caractères existants. Alors évidemment on perd en rebondissements.
L’histoire de Sookie et Bill commence également à tourner en rond, alors il faut du nouveau. Et là franchement ça part en vrille sur le coup de Maryann. Dommage parce que coté Vampire ça reste de très bonne facture (entre ce que l’on apprend sur l’organisation de cette société et les épisodes sur l’apprentie vampire Jessica).

Pas de quoi jeter le bébé avec l’eau du bain pour autant. Il y a pas mal de bonnes choses durant cette saison et je regarderai la saison 3 avec plaisir. En plus ils ont gardé le générique de la saison 1 et il est toujours aussi bien ! Ça reste donc une bonne série, simplement j’attendais plus après une telle première saison.

Spoiler
Bon le problème c’est le coup de la Maenad. Parce que pour le reste que ça parte dans tous les sens à ce stade de la compétition c’est plutôt bienvenu : on ne va pas introduire 100 nouveaux personnages surtout qu’après la première saison on les aime bien les Sookie, Bill, La Fayette et autres Sam (même Jason, juste par curiosité), on veut savoir ce qui va leur arriver !

Le coup du voyage à Dallas en cercueil, c’est d’un mauvais goût adorable, Godric en vampire hyper puissant alors qu’il n’a l’air de rien, c’est franchement bien vu. La lutte avec la communauté du soleil, c’est un peu manichéen mais ça passe comme une lettre à la poste avec un peu de dérision et de sexe sauce HBO.

Même la captivité de La Fayette dans sa cave immonde avec ses co-détenus c’est du bon True Blood. Le personnage de Daphne en jolie polymorphe qui fait craquer Sam, rend jalouse les autres serveuses alors qu’on ne peut concevoir pire serveuse, encore un bon moment. Non franchement tout ça c’est du bon True Blood comme on l’espérait.

Je passe sur les passages avec Jessica en crise d’ado vampiresque et Sookie qui tente le rôle de grande soeur, c’est décalé à souhait, là c’est même franchement au niveau de la première saison.

Pourtant déjà l’évolution de la relation entre Bill et Sookie tombe dans la médiocrité avec des chamailleries et des rebondissements de séries B.

Mais surtout Maryann ! D’abord les effets spéciaux sont gravement à chier : pupilles qui se dilatent c’est nul et cette façon de vibrer c’est aussi désagréable à regarder que ridicule. Ensuite les scènes d’orgie à répétition c’est pénible. Quant au rythme de cette intrigue sur la saison c’est simplement n’importe quoi. Pourquoi Tara et Egg ? Je n’ai toujours pas compris alors que ça traîne sur les 2/3 des épisodes. Et puis soudain tout s’accélère avec le déménagement chez Sookie sans aucune raison, aucun fait déclencheur. Bon la séquence des jeunes filles d’honneur, de la statue pour implorer le Dieu ou du coupage du doigt et du coeur arraché par le taureau Sam, c’est gore à souhait, bien dans le ton de la série, mais ça ne sauve pas toutes les longues minutes qui les ont précédées. Si ça avait juste été une intrigue secondaire... mais non, c’est l’ (une des) intrigue(s) principale(s). Enfin le jeu de Michelle Forbes en Maenad n’a rien de fantastique (même si elle n’est pas aidée par ces effets spéciaux ridicules). Bref tout cet arc narratif m’a le plus souvent laissé de marbre.

mercredi 4 août 2010

Friday Night Lights - Saison 1


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Friday Night Lights est un drama diffusé pour la première fois en 2006 sur NBC. La première saison compte 22 épisodes de 43 minutes.

Synopsis
Dillon est une ville (imaginaire) du Texas qui vibre pour l’équipe de football US de son lycée (les matchs des lycées ont lieu le vendredi soir d’où le titre de la série).
On va suivre l’arrivée de Coach Taylor qui reprend en main l’équipe et la vie de sa famille (sa femme, sa fille) ainsi que celles des joueurs tout au long de la saison.

Critique

Cette série est simplement fantastique et inclassable, mélange de teen show, documentaire, sport story et j’en passe. La richesse et la justesse de ses personnages, de son décor, de son ambiance la rendent hors norme.

Le rythme est lent, mais la réalisation léchée le rend supportable et très vite on le trouve naturelle pour décrire ce qui se passe dans cette petite ville de province du Texas. Les personnages ont le temps et sonnent merveilleusement justes : pas un mot de trop, pas de crise qui sorte de la réalité du personnage (ou si peu) sous prétexte de panne d’inspiration, d’un bon rebondissement ou autre, c’est reposant.

Et au fil des épisodes, les personnages s’étoffent d’abord puis évoluent au gré des crises qu’ils traversent. Au fil des épisodes la réalité d’une ville de province du Texas s’écrit, ligne après ligne, imperturbablement. Beaucoup de thèmes sont traités (un petit aperçu dans le spoiler), l’immense majorité du temps avec réalisme et réussite.

Dans un registre beaucoup plus large (on parle de monsieur tout le monde dans cette série) c’est le pendant de « Big Love » dans la satyre sociétale : une série monstrueusement représentative de son époque et de son pays. Car tout sonne juste, l’horreur de la middle class américaine dans une ville conservatrice de province s’étale à longueur d’épisode dans toute son intransigeance et les personnages s’y meuvent avec plus ou moins d’aisance, s’y adaptent ou s’inscrivent à sa marge.
Cette série c’est le naturalisme de Zola transposé à l’Amérique moderne.
Un chef d’oeuvre.

Spoiler
Par où commencer ? L’accident de Jason Street et son chemin de croix vers l’acceptation de son handicap ? Brillant. La réaction de sa petite amie et de sa famille ? Géniale. On croit à tout : aux conseils « avisés » des parents, au refus de la réalité de la fille, à son recours à la prière, à son attachement aveugle qui la rend si obsessante pour Jason qui doit se reconstruire et qui en est empêché.

Mais avant ça il y a l’arrivée de coach Taylor, les moqueries, les agressions d’une population ultra conservatrice, repliée sur elle-même qui ne peut croire en quelque chose de même un peu différent de ce qu’elle connait et qui verse dans un rejet puant et méprisable. Et aussi le comportement du gamin talentueux qui se fait bêtement piégé par la presse. Et la prise en main de l’équipe…

Qui a dit que le rythme du premier épisode était lent ? A lire tout ce qui s’y passe on ne dirait pas. Et pourtant si, c’est lent, c’est lent parce qu’on en rajoute pas des tonnes, l’interview du gamin passe vite, un plan séquence. C’est comme l’intimité du couple Taylor. Personnage introverti et renfermé, coach Taylor parle peu. Il n’y a pas besoin de 15 répliques entre sa femme et lui pour prendre une décision, échanger sur ce qui ne va pas. C’est sobre. Quelques mots donnent le ton et comme coach Taylor n’admet pas d’être contredit et que sa femme le connait assez pour savoir qu’elle ne gagnera rien à s’y risquer, les dialogues sont courts. Mais forts.

Et Tami Taylor en devient un personnage passionnant : elle doit gérer un mari macho d’être conservateur, une ado, une ville qui la rejette d’abord et veut ensuite la cantonner au rôle de « Desperate Housewife » (sans les intrigues de Wistéria Lane, juste le quotidien fait de rencontres entre épouses, de participation à la vie paroissiale, du temps pour ses enfants). Et elle se bat, intelligemment, et elle y arrive !

On respire la désolation des gamins qui savent que pour eux les études c’est fini, que seul une bourse pour le foot peut les sortir de cette ville et de cette vie de merde qui s’écrit en lettres de poussière ocre et d’alcool bon marché. On admire encore en passant le travail de Tami, devenue conseillère d’orientation, et l’on se dit que si c’est possible, les chances sont si faibles. Alors comment se battre ? Comment ne pas sombrer quand on est dans cet environnement ?

La discipline militaire du football prend ici tout son sens. La rigueur, le respect de l’autorité, de l’effort s’imposent comme des valeurs vitales à la survie de cette société frelatée. Alors quand Tim Riggins, Smash, Tyra ou Lyla Garrity pétent les plombs on les comprend. Quand la sentence implacable de l’opinion publique s’abat sur Garrity on croit au calvaire qu’il endure.

On peut douter qu’un Matt Saracen s’improvise en 15 jours comme un super QB quand il était un looser complet, on peut trouver qu’il y a décidemment trop de crises dans ce petit monde de province, on peut même parfois se surprendre à bailler devant un épisode (si on est pas bien réveillé). Mais on ne peut pas ne pas adorer.

Dexter - Saison 1


Ficher Technique
Dexter est un drama diffusé pour la première fois en 2006 sur Showtime. La première saison compte 12 épisodes de 55 minutes.

SynopsisDexter est un personnage froid, serial killer « moral » puisqu’il ne tue que des personnes « qui le méritent ». Il travaille comme spécialiste de l’analyse du sang au sein de la police de Miami.
La première saison le met au prise avec "The Ice Truck Killer", tueur en série qui tue des prostituées en les vidant de leur sang.

CritiqueLe ton décalé de la série est particulièrement réussi, personnage froid, Dexter commente l’action en voix off tout au long de l’épisode. La distanciation que ce mode de narration apporte colle parfaitement et renforce la crédibilité du personnage. L’intrigue principale est à elle seul un petit bijou de thriller policier digne du « Silence des Agneaux ». Cela donne également à la série un coté analyse psy pas désagréable.

Le personnage de Dexter est bien entendu fascinant mais les second rôles (sa soeur, sa petite amie, certains collègues, la chef de l’unité) sont également très réussis.
La performance d’acteur de Michael C. Hall, déjà magnifique dans Six Feet Under ne peut que mériter notre totale admiration.

Le premier épisode est un modèle du genre. Il plante le décor à une vitesse stupéfiante. Le ton de la série est donné d’emblée. On accroche tout de suite ! (Si ce n’est pas le cas, il est sans doute inutile de trop persister). Le dénouement de la saison est tout aussi remarquable.
Il y a juste ce recours continuel aux flash-backs qui certes apporte un éclairage indispensable à la personnalité et aux principes de Dexter mais dont la sur utilisation nuit parfois au rythme de la série.

SpoilerJ’adore le coté naïf, pauvre fille de la soeur de Dexter. Il rend leur relation intéressante et humanise énormément le personnage de Dexter. Car lui, le géni du crime, un homme au QI visiblement élevé reste attaché à une soeur d’adoption qui est pourtant d’une banalité et d’une médiocrité totale et dont les petites victoires semblent délicieusement ridicules au regard des performances du héro. Et pourtant Dexter s’attache à la valoriser, à l’aider de manière totalement désintéressée.

Quand on le voit perdre son sang froid devant la menace qui pèse sur elle on ne peut que s’attacher davantage à son personnage. Le fait qu’il la choisisse sur son frère de sang confirme que Dexter est sans doute beaucoup plus évolué que beaucoup d’humain et qu’il a fait un travail remarquable sur lui-même.

De ce point de vue la série ouvre des perspectives captivantes sur l’analyse de l’acquis et de l’inné qui penche résolument vers le premier. Au début de la saison si Dexter est un tueur, cela semblait inné ; l’acquis permettant juste de canaliser ce penchant à travers une éducation et une discipline de vie en tout point exemplaire.

Pourtant la découverte de l’atrocité du meurtre de sa mère et de l’effet similaire qu’il a eu sur son frère et lui remettent complètement en cause cette évidence en fin de saison : il semble bien désormais que c’est l’acquis (certes de sa tendre enfance) via ce terrible traumatisme qui ait conditionné Dexter et l’ait emprisonné dans son rôle de tueur.

La réussite principale de cette saison réside dans l’accompagnement de Dexter dans la découverte de son passé et donc de lui-même (on l’a vu la série prend le partie pris de l’importance de l’acquis sur l’inné). Si quelques épisodes, quoique agréables, en début de saison participent peu de ce cheminement les épisodes les plus réussis sont ceux qui parviennent à l’intégrer parfaitement à l’intrigue principale.

Je regrette à ce titre que les flash-back soient souvent trop nombreux portés sur des moments trop différents de la vie du garçon et coupent donc le rythme de l’intrigue de l’ « Ice Truck Killer ».

Le dénouement de la saison en faisant la pleine lumière sur le personnage de Dexter interroge sur la capacité des scénaristes à trouver le même niveau d’intensité dramatique dans les saisons à venir.

La réponse se situe peut-être dans la relation de Dexter et de sa petite amie (et de son fils) dont l’évolution constitue également une des grandes réussite de la saison et qui offre encore de nombreuses possibilités aux scénaristes.

Engrenages - Saison 2


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Engrenages est une série policière française la deuxième saison a été diffusée pour la première fois en 2008 sur Canal +. Elle compte 8 épisodes de 52 minutes.

Synopsis
On repart sur le même format que la première saison sauf qu’il y a cette fois deux intrigues principales. S’y ajoutent toujours d’autres enquêtes qui peuvent occuper un ou plusieurs épisodes et l’on continue de suivre la vie de nos 4 personnages principaux (procureur, juge d’instruction, capitaine de police et avocate).
A l’enquête principale qui traite d’un trafique de drogue s’ajoutent les déboires de la capitaine Berthaud au prise avec la justice.

Critique2 enquêtes principales ça laisse peu de place pour le reste et c’est dommage. On voit bien comment sont tirées les ficelles de l’intrigue principale et comment l’épée de Damoclès pèse sur la capitaine Berthaud, toujours formidable dans cette saison 2 (sauf sa coupe de cheveux, c’est un massacre !).

Ce sont les grandes réussites de cette saison avec l’approfondissement de certains personnages, en particulier maître Carlson qui prend une réelle épaisseur (déjà entrevue à la fin de la saison 1).

Spoiler
Il y a plus de déception au visionnage de cette deuxième saison (même si je reste convaincu qu’on tient là la meilleure série française) sans doute car mes attentes étaient trop hautes et peut-être parce que l’intrigue n’a pas été là où je la souhaitais : j’aurais aimé voir les liens entre le procureur et la capitaine se renforcer au lieu de la voir s’amouracher d’un autre flic. Bien sur cela nous donne quelques scènes très juste entre les deux acteurs mais un peu faciles, j’aurais vraiment aimé voir comment une série française pouvait s’aventurer là où on l’attendait (franchement qui ne voyait pas les deux personnages continuer à se tourner autour ?) sans pour autant tomber dans la facilité et les lieux communs.

Je ne suis pas contre voir un trafique de drogue aux mains de magrébins de banlieue (après tout c’est parfois le cas non ? et dans « The Wire » on arrive à décrire une réalité attendue avec une mæstria époustouflante), mais les personnages des frères Larbi sont un brin prévisibles, quant au Joey Star de pacotille, franchement pénible sur un temps aussi long (le clin d’oeil fait sourire au début mais continuer à le voir sans que son personnage ne prenne aucune profondeur devient vite lassant).

Au chapitre des trouvailles, le tenant du bar pour introduire l’infiltration et son coup du pute ensuite, la relation extra conjugale de la femme de Farouk Larbi avec son frère, les répliques de maître Szabo aux questions de Carlson. Les relations incestueuses de la justice avec la presse et la réaction épidermique que cela provoque dans le microcosme de la justice. Bref encore tous pleins de petits joyaux qui émaillent cette saison.
On suit l’enquête du début à la fin, on voit comment elle progresse comment les enquêteurs tirent les ficelles pour avancer vers la vérité en partant d’une overdose dans un lycée chic parisien pour finir sur une livraison de drogue de plusieurs millions d’Euro sur les côtes espagnoles. C’est déjà une réussite en tant que tel mais quand on y ajoute un rythme qui tient cette fois de bout en bout avec des pauses, des reprises, des détours et recours, on ne s’ennuie pas une seconde. Trouver le bon rythme pour une série policière est particulièrement difficile et la saison 2 d’Engrenages y parvient.

dimanche 1 août 2010

Engrenage - Saison 1


Ficher TechniqueEngrenages est une série policière française la diffusion de la première saison a débuté en 2005 sur Canal +. Elle compte 8 épisodes de 52 minutes.

Synopsis
Une enquête principale est le fil conducteur de la saison, s’y ajoute d’autres enquêtes qui peuvent occuper un ou plusieurs épisodes. Classiquement dans ce type de série on suit également en fil rouge la vie des personnages principaux et leurs relations aussi bien professionnelles que personnelles.
Il y 4 personnages principaux : un procureur, un juge d’instruction, une capitaine de police et une avocate.
L’enquête principale tourne autour du meurtre d’une brillante jeune fille roumaine que connait bien un homme d’affaire, ami d’enfance du procureur.

CritiqueAu-delà d’une intrigue principale bien ficelée (malgré quelques rebondissements très prévisibles) et qui pourrait à elle seule justifier le visionnage de cette série, ce qui fait de cette série la meilleure série française que je connaisse, ce sont la justesse des intrigues secondaires qui parviennent parfois à capter des instants de vérités saisissants et l’intérêt des personnages à la fois grâce à un jeu d’acteur souvent remarquable (la capitaine et le juge d’instruction sont bluffants) et dans les relations qui lient les acteurs de la justice française.

La vie autour du palais de justice s’organise les rapports incestueux qui se lient entre procureur et police ou entre juge d’instruction et procureur. Les petites ambition personnelles et les vocations de certains (parfois les mêmes).

On peut regretter que certaines intrigues passent un peu vite, que le format soit trop court pour développer davantage les personnages. Mais au final quel bonheur de voir la justice française (la vraie, pas une version édulcorée sauce américaine que présentent certaine fiction française) avec un tel jeu d’acteur et une vraie bonne intrigue.

Engrenage s’impose des sa première saison comme la meilleure série française que je connaisse et une des meilleures série policière tout court. Haut la main.

SpoilerL’histoire de la mort du bébé laissé par sa mère célibataire à une nounou qui l’a odieusement assassiné est très troublante. Quand le juge Roban intrigue pour impliquer la mère dans la mort, on applaudie et petit à petit le doute s’installe. Non ce n’ était pas conscient, inconscient peut-être ?
Quand en plus la presse s’en mêle simplement pour satisfaire les bas calculs des avocats qui n’ont cure de l’intérêt de leur cliente et quand le capitaine Berthaud accuse Carlson d’en être responsable mêlant rancoeur personnelle à la réalité ça touche au géniale !
Il y a toute la force de cette série dans cette passe d’arme la réalité de tous les personnages participe au dénouement et la complexité de l’ « engrenage » qui s’est petit à petit mis en place et qui a broyé une femme la poussant au suicide laisse au spectateur un sentiment mitigé et une interrogation : que c’est-il passé au juste ? Qui est responsable ?

La collusion entre homme d’affaire et homme politique sur le thème « tous pourri » est un peu agaçante et très prévisible. Le jeu de Guillaume Cramoisan, alias Benoît Faye, ne permet pas de s’attacher au personnage qui aurait pu être/se voulait plus complexe qu’un simple homme d’affaire pourri par le fric.

La relation entre la capitaine et le procureur est très bien menée. Le jeu de Caroline Proust, alias Laure Berthaud est juste exceptionnel et sans trop de maquillage sans chirurgie esthétique apparente ni tenue affriolante elle donne tant de charme à son personnage qu’elle fait mentir Pierre Clément quand il déclare ne pas la trouver belle.

Le petit jeu pour ne pas passer l’affaire à la Crime ou aux stups, les « je baque mon cul », tout ça c’est bien vu ça sonne tellement vrai ! J’aime bien le générique aussi.

Le dernier épisode qui apporte le dénouement et laisse le méchant impuni me semble le moins bon. Pas tant pour la conclusion qui se veut « à la française » réaliste mais pour le rythme auquel il s’enchaîne et son déroulé. Peut-être est-ce parce que le temps manquait en seulement 8 épisodes ?