Fiche Technique :
Weeds est une comédie américaine dont la première saison compte 10 épisodes de 26 minutes environ. Elle a été diffusée pour la première fois sur Showtime en 2005.
Synopsis :
Nancy Botwin est mère de deux enfants et vient de perdre soudainement son mari. Refusant de quitter son logement cosy du lotissement « Agrestic », Nancy se lance dans le business du canabis pour arrondir ses fins de mois.
La première saison de Weeds suit les aventures de cette néo-dealeuse atypique, de ses deux fils et plus largement d’une partie de la communauté d’Agrestic.
Critique :
Un parfum de « Desperate Houswives », pimenté d’un peu de transgression et un zeste d’original. Au cœur d’un complexe résidentiel américain, Nancy est contente de son sort au milieu des « lawyers » et « business executive » quand d‘autres se lamentent de leur semi échec et désormais manque d’ambition. Le générique de la série qui se permet de dénoncer l’uniformisation du mode de vie des banlieues américaines, outre le fait d’être remarquable, illustre l’un des aspects les plus réussis de la série : dans un monde si lisse et sans saveur où la grande question de la journée est de savoir si oui ou non on va se payer un feu tricolore à la place d’un stop, Nancy profite de ce désœuvrement qui s’encanaille à la drogue douce pour maintenir son niveau de vie après la mort de son mari.
La vie de la petite famille est bien rendue, les personnages bien campés avec un gamin, un ado et un oncle un peu encombrant. Les dealers blacks ne tombent pas (trop) dans la caricature et constituent une autre famille intéressante.
Les épisodes sont courts mais très rythmés, ça va très vite, les dialogues donnent le la en s’accélérant parfois dans une partie de ping-pong impressionnante avec d’excellentes réparties qui font très souvent mouche. On tient une bonne satire sociétale, parfois drôle, souvent dure. Et si certains personnages secondaires frôlent la caricature, le rythme des épisodes est si rapide que cela passe comme une lettre à la poste.
Spoiler :
La manière dont Nancy éduque ses enfants, son petit air coquin, sa façon de porter son sac ou de répondre à Celia. S’il n’y avait rien d’autre on pourrait dire que Mary-Louise Parker porte la série sur ses épaules.
Mais il y a les dialogues incisifs, qui viennent souvent nous surprendre à l’image de Doug et Andy qui, assis autour de la table basse du salon, s’interrogent et interrogent Lupida sur le nom de la partie de l’anatomie masculine située entre le trou du cul et les couilles, cette dernière répondant « table basse ». Il y a les enfants de Nancy, il y a Conrad et sa famille, les instants passés par Nancy dans cette famille apportent toujours de bonnes surprises et permet de voir le décalage de milieu social.
Alors on passera vite sur Doug en benêt ou la fille de Celia atteinte d’obésité infantile. Oui en 25 minutes, la série se permet parfois de tomber dans la caricature pour faire rire ou juste comme ça, sans raison. Mais globalement, c’est une première saison réussie qui installe des personnages dans une satire de la bourgeoisie américaine banlieusarde.