Fiche Technique:
Lost est un drama américain dont la sixième saison compte 18 épisodes de 42 minutes environ. Elle a été diffusée pour la première fois sur ABC en 2010.
Synopsis :
L’essentielle de la saison est accès sur le dénouement finale sur l’île où tous les acteurs de l’histoire sont enfin réunis, où Jacob prend toute sa place et où l’on comprend (enfin) la vraie nature de John Locke.
Dans un monde parallèle, d’autres Jack, Kate, Sun, etc poursuivent leurs vies (presque) comme si rien ne s’était jamais passé.
Critique :
L’intrigue se recentre sur certains des premiers personnages de la série. Ben et Richard sont relayés au second plan tout comme les Dan, Charlotte et autres membres de la « Dharma initiative ». D’autres personnages nouveaux se mêlent à l’intrigue mais restent en second plan. On tient la le final que l’on espérait avec Jacob qui apparaît au premier plan pour livrer les secrets de son île. On a beau être plus ou moins perdu avec les aventures de nos héros dans un monde parallèle, on suit l’intrigue qui avance à marche force sur fond de rebondissements et de révélations.
Lost s’inscrit en ce sens dans la tradition des séries d’espionnage où les héros commencent aux prises avec un petit bout de l’organisation ténébreuse et vont se retrouver aux prises au fil des saisons avec la tête de l’organisation qui semblait pourtant totalement inaccessible au début de la saga, le tout sur un rythme totalement effréné, seul palliatif que les scénaristes aient pu trouver pour tenter de tenir le téléspectateur en haleine encore et toujours. (On était du reste en droit de s’interroger sur la nature voire la réalité de Jacob lors des premières saisons). Mais une telle analyse serait largement réductrice et ferait fi de toutes les qualités et de toute l’originalité de cette série.
Car Lost a su nous surprendre en introduisant toujours plus de personnages dont certains seront centraux et d’autres non mais aussi et c’est encore plus original en tuant certains de ses héros charismatiques du début et encore en transformant totalement le positionnement et le rôle d’un personnage (le Ben de la deuxième saison n’a rien à voir avec celui de la troisième qui est lui même totalement différent de celui de la dernière). Lost a également trouvé son souffle non dans une intrigue policière ou d’espionnage mille fois revue mais dans un mystique surnaturel qui avait le potentiel de devenir une véritable mythologie associée à certains thèmes et techniques des classiques de la science fiction. Et si le rythme de cette dernière saison et ses nombreux rebondissements finissent par lasser (surtout après une énième course dans la foret à la suite de tel ou tel leader et à la recherche de tel ou tel but), elle continue d’apporter son lot de surprises et révélations.
Une saison qui aurait pu être excellente si elle avait été plus courte (on tourne parfois en rond) et avait proposé une fin digne de la plus grande saga télévisuelle à ce jour. En l’état et avec cette fin en eau de boudin, c’est juste une bonne saison.
Spoiler :
La révélation de la nature de John Locke ressuscité est très bien préparé, la visite de la cave où l’on découvre l’identité des cinq “candidats” est également un moment fort de la série, l’idée de laisser planer le doute sur l’identité du “Kwon” est également excellente et bien exploitée. Les flashbacks qui révèlent le passé de Jacob et de son frère et qui posent ainsi les bases de l’intrigue sont aussi bien filmés qu’ils arrivent au bon moment de la saison.
L’existence d’une vie parallèle où le vol 815 est en fait arrivé à bon port offre également d’excellents moments tout en ouvrant une alléchante question sur l’existence même de ce paradoxe (les mêmes individus vivant deux réalités différentes et incompatibles).
Pourtant certaines incohérences et longueurs gâchent le plaisir. Qu’apporte la virée de Jack et Hugo au phare ? Pourquoi laisser Jin et Sun séparés aussi longtemps ? Là encore quel intérêt pour l’intrigue? Quid de l’avion bourré d’explosifs ? Et pourquoi pourra-t-il finalement décoller ? Comment au début de la saison le monstre ne peut-il changer de forme aussi vite après avoir épousé celle de John mais dès que l’intrigue le requiert le voilà de nouveau fumée noire ? La liste est trop longue.
Mais le plus décevant de tout est cette fin absurde où dans une église, certains mais pas tous les protagonistes de la première saison se retrouvent avec leurs pièces rapportées au-delà de l’espace temps. Absurde car elle ne correspond à rien depuis le début de la série (si les acteurs étaient capables de construire un tel endroit comment expliquer que Sun et Jin se soient cherchés aussi longtemps ?) et décevante car elle n’explique rien de la dualité de la réalité de nos héros, et même ridicule dans sa composition.
Après la saison 5, la fin de LOST a été changée à la dernière minute pour des raisons de copyright (spinoff ? suite ?) ou simplement d'égo (la "fin en boucle" était devinée, ce qui n'a pas plu aux prétentieux producteurs).
RépondreSupprimerVoir les analyses de "Duphe" à ce sujet : http://www.youtube.com/user/Duphe
Grosso-merdo, la saison 1 devait être la conséquence de la saison 6, dans les moindres détails (mise en abîme géante). Trop de détails, d'indices et de dialogues laissent penser cela, depuis le début. Et puis, LOST devait s'appeler "Circles".
Par exemple, si on écarte la saison 6, voici ce qui aurait dû se passer :
_ Walt, âgé, revient sur l'île, en ballon, sous un faux nom (au hasard... Henry Gale), comme son père en saison 4 (loop). Ben le tue. C'est pour ça que Walt jeune est si "spécial" et que les "others" le kidnappe (re-loop) : il ne peut pas mourir !
_ Quand Sawyer, petit, est caché sous un lit, on entend Sawyer, vieux, hurler à la porte (loop) : "open the damn door!" (ligne répétée tout au long de la série), puis l'on voit ses boots (plan récurrent dans les saisons), et il se tire une balle (cadavre jamais aperçu).
On peut supposer que c'est la conséquence d'un méli-mélo temporel, résumable par un ironique "son of a bitch!" (sa mère est sa femme ? re-loop).
_ Le rein de Locke pré-île profite à Ben post-île (loop) par le biais de son "père". Dans le "pilot", sa blessure à l’œil aurait dû être la conséquence d'un combat final contre Jack.
_ Kate, fugitive née, change de nom et de couleur de cheveux toute sa vie. En fait, elle s’appelle Claire et a réussi à revenir sur l'île pour Aaron. Sœur de Jack, elle ne peut donc pas être avec (clin d’œil à Star Wars).
L'apparition du cheval noir provient de son existence après-île et lui rappel son mensonge constant (depuis son retour).
_ Quand Rousseau débarque sur l'île vers 1988, une transmission radio est captée. C'est Hurley qui dicte les "numbers" avant même son arrivée (loop) ! http://youtu.be/YXCnk58G2UQ
Tout n'est donc que paradoxe temporel.
Enfin, si seulement.
Quel dommage !
RépondreSupprimerJe ne sais pas si ce sont les telespectateurs qui ont trouve ca ou si c'etait dans les plans des createurs de la serie mais on est passe a cote d'une vraie grande fin.
Bravo pour avoir reuni tout ca et proposer cette analyse (note que ca me deprime un peu plus sur la fin manquee en sachant maintenant qu'on pouvait en avoir une vraie a la hauteur des ambitions de la serie.)