Fiche Technique:
Oz est un drama américain dont la première saison compte 8 épisodes de 55 minutes environ et qui a été diffusée pour la première fois sur HBO en 1997.
Synopsis :
Le pénitencier d’Oswald regroupe de dangereux criminels enfermés à des peines de prison longue, voire à perpétuité le plus souvent pour des meurtres.
McManus, a créé une unité spécifique au sein de la prison “Emerald City” où il tente d’appliquer de nouvelles méthodes basées sur la discipline, le travail en échange de davantage de liberté.
La série relate la vie en prison, les différents groupes, alliances, trafics qui s’y forment, le rôle des matons, etc et revient sur l’histoire des condamnés.
Critique :
Se voulant hyper réaliste, la série fait preuve d’une grande violence et est logiquement interdite aux plus jeunes. Ce n’est pas tant la violence physique, finalement assez banale et que l’on retrouve dans bon nombre de séries contemporaines que la violence psychologique qui dérange.
Car Oz nous plonge au coeur de la vie carcérale. Chaque épisode de cette première saison balaie un thème (sexe, drogue, religion, peine de mort, etc) au travers de personnages forts. Ils sont à la fois monstrueux par ce qu’ils ont fait (tuer) et peuvent encore faire (brimer, torturer voire tuer) et humains car leurs actions et réactions, remis dans le contexte de ce milieu carcéral sont expliquées au téléspectateur qui, s’il ne les approuve pas toujours, du moins les comprend.
Chaque épisode commence par l’intervention d’un narrateur: Augustus Hill, prisonnier et paralysé. Il revient en cours d’épisodes pour distiller ses vérités sans ménagement pour le téléspectateur. En lien parfois indirect avec l’intrigue et à l’aide d’un langage de détenu, il exprime sa réalité de la prison aussi objective que pessimiste.
A la fin de la première saison McManus, qui croit pouvoir rendre le monde meilleur en introduisant des méthodes différentes, passe pour un utopiste rattrapé par la réalité de la vie et de la psychologie des criminels.
Oz veut déranger et faire réfléchir. Contrat pleinement rempli. Les situations sont construites et présentées avec réalisme et finesse en s’appuyant sur des personnages différents et forts. Si les aspects de la vie carcérale sont magnifiquement dépeints et compris par le téléspectateur attentif, 8 épisodes de 55’ c’est finalement peu et on commence juste à comprendre les ressorts et motifs des personnages.
Secoué dans notre humanité par la double inhumanité des criminels et du système, le malaise est permanent. Pourtant on en redemande. On veut encore croire que McManus n’a pas tout faux.
Spoiler :
J’aime le personnage de McManus, idéaliste qui se veut pragmatique. Il doit gérer au quotidien ses sentiments qui risquent d’entraver son objectif. Seul, il voudrait plus mais tant le médecin que la gardienne se refusent finalement à lui (au-delà d’une bonne séance de baise pour évacuer la pression).
Manageur d’une unité progressiste il doit composer avec un chef de prison pragmatique et un gouverneur réactionnaire préoccupé par son message politique quelqu’en soit les conséquences sur les détenus.
Si les détenus lui sont quelque part reconnaissants pour ses efforts, ils lui donnent souvent tort au quotidien en bravant les règles qu’il souhaite imposer, jusque dans l’émeute de l’épisode final.
Augustus Hill est magnifique, son discours expliquant que la peine de mort est préférable à la prison à vie sans possibilité de libération est terriblement bien amené et efficace. Il résume à lui seul la réussite de cette série.
Le personnage de Beecher est terriblement dérangeant. Symbole à lui seul des abus dans les prisons (croix gammée, violé, drogue, etc) il se révolte et va devenir pire que son bourreau. Loin d’avoir réussi son pari, McManus assiste à la transformation en bourreau d’un criminel qui en entrant en prison était accablé par le sentiment de culpabilité.
On passe parfois vite sur d’autres personnages (le joueur de basket pro, le jeune Keene, etc). Il en faut plus.
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