vendredi 6 janvier 2012

Breaking Bad - Saison 1

Fiche Technique:
Breaking bad est un drama américain dont la première saison compte 7 épisodes diffusés en 2008 sur AMC. Chaque épisode dure environ 45’.

Synopsis:
Walter White est un professeur de chimie et père de famille de 50 ans. Sa femme Skyler, est enceinte, et son fils Walter Jr, handicapé moteur. On diagnostique à Walter un cancer des poumons inopérable et dont il ne peut pas payer le traitement. Il décide alors de s’associer avec un de ses anciens élèves, Jesse Pinkman pour fabriquer de la drogue et ainsi mettre sa famille à l’abri du besoin.

Il doit alors gérer une double vie, tenant sa femme, son fils et son beau-frère Hank, agent de la DEA (les « stups » américains) à l’écart. Seulement les choses se compliquent rapidement…

Critique:
C’est glauque me disait-on. C’est dur, confirme-je. Le désarroi virant au désespoir du personnage principal est magnifiquement rendu, l’engrenage qui se met en place et les conséquences qu’il a sur ce prof jusque là sans histoire, encore plus. Il devient un homme fort dans la tourmente, un homme qui, abandonnant ses principes pour sauver sa famille, se trouve des ressources insoupçonnées.

Le personnage de Jesse est tout aussi réussi en petit branleur qui peine à prendre ses responsabilités quand les choses se gâtent, avec bien entendu son coté attachant. Le duo fonctionne parfaitement et les personnages secondaires sont dans l’ensemble très réussis aussi à l’image du patron de Walter épatant de réalisme.

La série est un oxymore à elle seule, remplies de scènes gores et burlesques, elle présente une vraie retenue du fait du caractère de Walter aussi introverti que prudent. On pourrait grossièrement résumer cela à du sang qui coule mais des sentiments qui pour rester tus n’en éclatent pas moins à l’écran dans toutes leurs forces. Et de la violence à tous les niveaux, violence physique mais surtout violence psychologique, la plus difficilement supportable ; elle s’accumule durant toute la saison dans la tête de Walter qui ne peut jamais s’en libérer vraiment.

Alors on prend tout de plein fouet : l’injustice d’abord, la violence de la société moderne ensuite, avec son individualisme forcené, son amoralité, le malheur et le mensonge qui la ronge. Et la futilité de son existence et de ses idéaux devant l’évidence de la mort.

Pour tout ça et pour le reste, Breaking Bad s’impose comme l’une des grandes séries de son temps.

Spoiler:
Que l’on parle de 24, HIMYM ou Desperate Housewife, de quelles scènes se souvient-on un mois après le visionnage ?

Là je me souviens de Walter conduisant en slip et comme un zombi le camping car après avoir tué Émilio et Krazy-8. Je me souviens de Krazy-8 dans la cave, je me souviens aussi de la scène où la femme de Walt pleure de sentir son mari lacher prise et lui mentir et de tellement d’autres.

Par delà le fond, le jeu des acteurs, tous deux excellents, les images restent.

Il y a les hésitations du duo à la capture puis recapture de Krazy-8. C’est sans doute le summum de la série : il n’y a pas d’alternative aussi dur que ce soit à accepter, aussi monstrueux soit-il que de devoir passer à l’acte. Et la crise de conscience qui affecte tant Walt que Jesse et qui les révèle au plus profond d’eux mêmes et à eux-mêmes est magistralement mise en scène.

Mais Skyler et Huk ne sont pas en reste et nous offrent quelques scènes d’anthologie. Celle où toutes sa famille confronte Walt, la différence entre la violence de son fils et le désespoir de sa femme devant le sentiment de trahison qu’ils partagent.

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