Fiche Technique:
La saison 2 de Dexter a été diffusée pour la première fois sur Showtime en 2007.
Elle compte 12 épisodes de 50 à 55 minutes.
Synopsis:
Dexter se retrouve la cible d’une enquête visant ses crimes, menée par Lundy, un agent du FBI qui travaille avec ses collègues de la police de Miami. Il entreprend également une thérapie et fait la connaissance de Lila Tourney. S’en suit une crise identitaire et une relation tumultueuse avec sa petite amie Rita.
Critique:
La saison part lentement. Les deux premiers épisodes cherchent leur rythme et l’intrigue piétine. Puis vient le personnage de Lila qui lance vraiment la saison. On retrouve le rythme, la musique hante les progrès de l’enquête et les troubles de Dexter. Jaime Murray en artiste déjantée, crève l’écran et les tympans de son accent anglais caricatural. Tout s’enchaîne, vite, aussi logique qu’imprévisible et le téléspectateur se retrouve pris dans le même tourbillon que Dexter. Et puis à 3 épisodes de la fin, on touche au dénouement. On ne veut pas y croire et pourtant. Le rythme se brise, le suspense s’effiloche et le dénouement attendu arrive finalement.
Ce début en demi-teinte et cette fin ratée ne doivent pas cacher le tour de force des scénaristes : le concept de Dexter semblait usé à la fin de la première saison mais en créant le personnage de Lila et en inventant de nouveaux rebondissements, ils ont réussi à retrouver un vrai souffle. Le moindre recours aux flashbacks de la jeunesse de Dexter fait également gagner la série en rythme.
Spoiler:
Passons rapidement sur le personnage de Debra, assez bien géré sur cette saison, celui de Lundy apporte à l’intrigue. Leur relation est également bien menée. Celle du Lieutenant LaGuerta et du sergent Doakes est franchement excellente.
Car cette saison tient en un mot. Lila. Son début est magnifique, Lila qui dévore Dexter des yeux en séance, qui le met à nu. Lila qui devient son sponsor. Rita qui comprend mais qui n’ose pas, ne peut rien faire. Lila qui manipule le manipulateur. Lila qui perce les secrets de Dexter qui « voit derrière le masque ». Lila et sa peau blanche, Lila et son accent anglais, Lila et sa folie créatrice. Ses oeuvres d’art. Et bientôt Lila qui va trop loin, Lila, telle la toxico qu’elle fut, prête à tout pour retrouver ses moments de pur bonheur qu’elle a partagés avec Dexter, et ses meurtres et ses stratagèmes.
Le géni de cette saison est d’avoir fait évoluer Dexter, son drame est de s’achever en le remettant à son point de départ (la seule différence étant que le code d’Harry est devenu son code, maigre bilan pour tout le chemin que Dexter a parcouru durant cette deuxième saison !)
Dexter doute. Dexter apprend à se contrôler. La scène du bar où il épargne le meurtrier de sa mère, le coup de téléphone de Lila et son retour où il s’effondre dans les bras de Lila est le point d’orgue de cette saison.
C’est déjà tellement. Mais je regrette que les scénaristes n’aient pas poussé le risque plus loin. Lila avait le potentiel pour s’installer durant au moins une saison supplémentaire. Il était évident et inévitable depuis le début qu’elle perce le secret de Dexter et finisse par le dégoûter en transgressant son code, signant par là même son arrêt de mort. Mais pourquoi si vite ? Lila aurait pu devenir l’amante et la complice de Dexter, pourquoi pas la mère de son enfant ? Cela aurait offert d’immenses possibilités d’évolution... et le plaisir de continuer à écouter l’accent forcé de Jaime Murray.
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