jeudi 12 août 2010

Battlestar Galactica - Saison 4


Ficher Technique
Ou BSG. Drama dont la quatrième et dernière saison a été diffusée pour la première fois en 2009 sur Sci Fi Channel. Elle compte 19 épisodes de 40 à 45 minutes et un dernier épisode d’une heure trente.

Synopsis
Battlestar Galactica est l’histoire de la quête de rescapés humains qui luttent contre des machines : les « Cylons » pour assurer leur survie. On y parle de vaisseaux spatiaux, de sauts dans l’espace mais aussi de politique, de religion, de guerre et d’amour.
La saison 4 démarre alors que la 3 nous a laissé de très nombreuses questions en particulier sur l’identité du dernier Cylon et sur la Terre. La saison 4 répondra à ces questions et à bien d’autres, avec un retour en force du thème de la Religion.

Critique
Comment ne pas hurler au géni ?
C’était la saison de toutes les attentes, celle qui devait tout conclure après avoir bâti des attentes encore jamais connues pour une série de SF. Et pour cause, BSG a suscité les passions. Je finis la lecture d’un billet sur le blog du Monde des Séries de l’épisode finale. Impossible d’arriver au bout tant il y a de commentaires. Et les avis sont partagés, comme le sont les interprétations. Certains trouvent la fin géniale, la majorité se dit déçue. Pourtant (quasi) tous s’accordent sur la qualité de cette série dans son ensemble et de cette quatrième saison en particulier.
C’est la meilleure série de SF jamais produite qui écrit sa fin. Alors on avait imaginé, alors on avait pensé, ou on espérait, plus, mieux, tout.
Oui je suis déçu du final car il n’est pas aussi génial qu'il aurait du l’être. Cette saison utilise trop les flashbacks qui n’apportent le plus souvent rien quand des dizaines d'autres passages auraient pu être développés, soit parce que ce sont des passages magnifiques de force et de vérité, soit parce qu’ils apportent une masse d’information difficile à digérer en peu de temps.
Cette saison est à ce titre caricaturale d’être inégale. Certains acteurs sont plus géniaux que jamais, certaines scènes sont sublimes quand d’autres font franchement bailler.
Mais le plus difficile quand on arrive au dernier épisode, c’est de se dire que c’est fini, qu’il n’y aura pas de suite. Et c’est la meilleure preuve du géni de la série.

Spoiler
Commençons par les déceptions et semi- déceptions.
Au chapitre des déceptions, je demande la mère :
Le 5eme Cylon
Ouch, celle-là on l’avait pas vu venir. Ellen, la morte, n’est en fait pas morte car 5eme Cylon jalousement isolée par Cavil. On comprend alors tout de suite dit que le scénario était écrit au fil de l’eau et que les scénaristes n’avaient pas été franchement inspirés sur le coup. Parce que le 5eme Cylon, nous on l’attendait comme le Messi, c’était un truc énorme, c’était lui qui devait donner la clé de tout. Et là rien du tout. Le 5eme, celui dont on nous annonçait la venue à chaque début d’épisode, n’était qu’un parmi les 4 autres, pas encore connu juste parce qu’il était mort, ce qui aurait pu être une bonne explication si seulement on n’ignorait pas tout de sa résurrection survenue chronologiquement il y a de cela tant d’épisodes ! Dommage.
Les flashbacks
Ils nous avaient déjà fait le coup avec le film « Razor ». Mêmes causes, mêmes effets. On a l’impression que les scénaristes cherchent à meubler le temps à bon compte parce qu’il y a douze épisodes et que depuis l’épisode 4x15 on sait déjà presque tout. Alors on a droit à de la psychologie de caniveau (si ce n’est peut-être la scène avec le père de Baltar qui relève un peu le niveau).
Le rôle de Boomer
Je trouve que les scénaristes n’ont pas offert à Boomer le rôle qu’elle méritait. Notre premier Cylon qui s’ignorait avait trahi son amour et ce qu’elle croyait être son clan à son corps défendant en tirant sur Adama père, un moment si ce n’est le moment fort de la première saison. Elle bénéficiait d’un fort capital affectif qui n’a pas été exploité par la suite. Ressuscitée chez les Cylons elle prenait logiquement (avec Caprica 6) la tête du mouvement qui voulait préserver la race humaine. Hors la voilà qui fait basculer le vote contre ses soeurs, qui trahit Galen, tout en l’assurant de son amour, pour servir Cavil puis trahit Cavil pour sauver Hera...

Il y a aussi les demi-déceptions à commencer par
La fin
Le retour à la préhistoire via l’abandon des technologies, le rôle d’Héra qui me laisse sur ma faim (cet enfant clé de tout ne fait finalement rien), Adama père qui abandonne fils et XO pour mourir seul, Cavil qui se suicide, tout cela n’est ni crédible dans le cours de l’histoire ni à la hauteur de nos attentes. Par contre le meurtre de Tory par Galen qui ruine le « deal », l’apaisement de Kara et surtout le mot de la fin laissé aux versions mentales de Caprica 6 et Gaius Baltar...
L’histoire de Kara
Pourquoi commencer par sa réapparition dans un Viper flambant neuf au premier épisode de la saison ? Ça ne tient pas la route et encore moins quand on sait qu’elle s’est écrasée sur la terre. On a l’impression que ses relations avec Sam et Lee changent au gré de l’humeur des scénaristes, qui en mal d’inspiration ou pour aider à un rebondissement trouvent là un sujet facilement exploitable. Beaucoup de bons moments quand même avec un personnage qui reste l’un de mes préférés de toute la saga.

Comment hurler au géni dans ces conditions ?
Pour tout le reste pour Gaius Baltar qu’on aimerait voir mourir en début de saison mais dont on ne peut finalement qu’être satisfait de la survie tellement James Callis apporte. Encore. Je suis même parvenu à aimer tout l’arc religieux et le parallèle avec le Christ (avec une grille de lecture pourtant très américaine). Pour l’assaut final, juste fabuleux. Pour l’épisode 15 d’une intensité narrative inégalée dans une série où l’on remet quasi tout en place (on comprend soudainement pourquoi les 5 sont différents des 7, pourquoi Earth était peuplée de Cylons, pourquoi les Cylons ne sont pas des machines impitoyables, etc) et pour des images magiques (la poignée de terre noire qui coule des doigts sur la terre dévastée), des répliques fabuleuses (Children are born to replace their parents. For children to reach their potential, their parents have to die.)

Mais ce qui grandit cette saison au rang des mythes c’est la guerre civile entre les Cylons. La double trahison des machines par les machines. Des machines qui finissent par muter et trahir leur créateur, c’est un thème courant en SF mais en faire un peuple à part entière qui revendique et accepte son droit au libre arbitre c’est purement génial. Voir 6 et 8 en particulier, transformées par leur amour pour un être, refuser d’abattre les hommes au péril de leur vie et de leur propre espèce c’est magique.Surtout que cette décision crée débat (et révolution) chez les hommes. La cause commune et les liens qu’elle finit par créer entre les 2 peuples ennemis, le combat de chacun dans sa communauté pour faire accepter cette possibilité et cette coopération est retranscrit en grand et fait de cette saison 4 l’aboutissement mérité de la meilleure série de SF de l’histoire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire