mercredi 4 août 2010

Dexter - Saison 1


Ficher Technique
Dexter est un drama diffusé pour la première fois en 2006 sur Showtime. La première saison compte 12 épisodes de 55 minutes.

SynopsisDexter est un personnage froid, serial killer « moral » puisqu’il ne tue que des personnes « qui le méritent ». Il travaille comme spécialiste de l’analyse du sang au sein de la police de Miami.
La première saison le met au prise avec "The Ice Truck Killer", tueur en série qui tue des prostituées en les vidant de leur sang.

CritiqueLe ton décalé de la série est particulièrement réussi, personnage froid, Dexter commente l’action en voix off tout au long de l’épisode. La distanciation que ce mode de narration apporte colle parfaitement et renforce la crédibilité du personnage. L’intrigue principale est à elle seul un petit bijou de thriller policier digne du « Silence des Agneaux ». Cela donne également à la série un coté analyse psy pas désagréable.

Le personnage de Dexter est bien entendu fascinant mais les second rôles (sa soeur, sa petite amie, certains collègues, la chef de l’unité) sont également très réussis.
La performance d’acteur de Michael C. Hall, déjà magnifique dans Six Feet Under ne peut que mériter notre totale admiration.

Le premier épisode est un modèle du genre. Il plante le décor à une vitesse stupéfiante. Le ton de la série est donné d’emblée. On accroche tout de suite ! (Si ce n’est pas le cas, il est sans doute inutile de trop persister). Le dénouement de la saison est tout aussi remarquable.
Il y a juste ce recours continuel aux flash-backs qui certes apporte un éclairage indispensable à la personnalité et aux principes de Dexter mais dont la sur utilisation nuit parfois au rythme de la série.

SpoilerJ’adore le coté naïf, pauvre fille de la soeur de Dexter. Il rend leur relation intéressante et humanise énormément le personnage de Dexter. Car lui, le géni du crime, un homme au QI visiblement élevé reste attaché à une soeur d’adoption qui est pourtant d’une banalité et d’une médiocrité totale et dont les petites victoires semblent délicieusement ridicules au regard des performances du héro. Et pourtant Dexter s’attache à la valoriser, à l’aider de manière totalement désintéressée.

Quand on le voit perdre son sang froid devant la menace qui pèse sur elle on ne peut que s’attacher davantage à son personnage. Le fait qu’il la choisisse sur son frère de sang confirme que Dexter est sans doute beaucoup plus évolué que beaucoup d’humain et qu’il a fait un travail remarquable sur lui-même.

De ce point de vue la série ouvre des perspectives captivantes sur l’analyse de l’acquis et de l’inné qui penche résolument vers le premier. Au début de la saison si Dexter est un tueur, cela semblait inné ; l’acquis permettant juste de canaliser ce penchant à travers une éducation et une discipline de vie en tout point exemplaire.

Pourtant la découverte de l’atrocité du meurtre de sa mère et de l’effet similaire qu’il a eu sur son frère et lui remettent complètement en cause cette évidence en fin de saison : il semble bien désormais que c’est l’acquis (certes de sa tendre enfance) via ce terrible traumatisme qui ait conditionné Dexter et l’ait emprisonné dans son rôle de tueur.

La réussite principale de cette saison réside dans l’accompagnement de Dexter dans la découverte de son passé et donc de lui-même (on l’a vu la série prend le partie pris de l’importance de l’acquis sur l’inné). Si quelques épisodes, quoique agréables, en début de saison participent peu de ce cheminement les épisodes les plus réussis sont ceux qui parviennent à l’intégrer parfaitement à l’intrigue principale.

Je regrette à ce titre que les flash-back soient souvent trop nombreux portés sur des moments trop différents de la vie du garçon et coupent donc le rythme de l’intrigue de l’ « Ice Truck Killer ».

Le dénouement de la saison en faisant la pleine lumière sur le personnage de Dexter interroge sur la capacité des scénaristes à trouver le même niveau d’intensité dramatique dans les saisons à venir.

La réponse se situe peut-être dans la relation de Dexter et de sa petite amie (et de son fils) dont l’évolution constitue également une des grandes réussite de la saison et qui offre encore de nombreuses possibilités aux scénaristes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire