mercredi 18 août 2010
Engrenages - Saison 3
Ficher Technique
Série policière dont la troisième saison a été diffusée pour la première fois en 2010 sur Canal + et qui compte 12 épisodes de 52 minutes.
Synopsis
Le schéma de la série est modifiée cette saison : 12 épisodes au lieu de 8 et plus d’intrigues secondaires sur un ou deux épisodes. Chaque personnage est au coeur d’une des intrigues de la saison :
- la capitaine Berthaud et son équipe traque « le boucher de La Villette »,
- le juge Roban enquête sur le financement occulte de l’ancienne mairie du président de la république et renoue avec son passé,
- Pierre et Joséphine entame et poursuive leurs carrières d’avocat, semées d’embûches.
Critique
Le décryptage du petit monde qui gravite autour du palais de justice est toujours aussi réussi. Le passage à 12 épisodes et le changement de format permet de mieux découvrir les personnages et de les épaissir encore davantage.
L’intrigue principale sur le « boucher de La Villette » perd en suspense ce qu’elle gagne en réalisme : on n’est pas trop surpris par les rebondissements prévisibles voire annoncés de cette enquête au thème banal (j’espère ne parler que des séries policières et non de la réalité !), mais l’essentiel est ailleurs, dans l’analyse des relations qui se nouent, se tendent et se distendent tout au long et autour de cette enquête.
Le personnage qui prend le plus de poids cette saison est le juge Roban. C’est pleinement réussi tant au niveau de l’enquête sur le financement politique que sur sa mise en perspective par rapport à ses choix et à son passé. La prestation d’acteur de Philippe Duclos n’y est sans doute pas étrangère.
C’est également à travers lui que des fils se créent entre les enquêtes de manières assez subtiles. L’histoire de nos baveurs s’en trouve un peu isolée. (Le personnage de Karlson me parait d’ailleurs sous-exploité, peut-être pour mieux occuper la saison 4 ?)
A n’en pas douter la meilleure saison de cette série qui a su conserver son style et ses forces tout en étoffant ses personnages.
Spolier
Après un instant de doute on a très vite confirmation de la culpabilité de Ronaldo. Le lien avec le trafique de prostituées de l’Est semble établie dès le départ où le sang de la première victime goutte sur le pare-brise d’un client. (On sera franchement surpris d’apprendre que c’est via la prison et Vlad que le lien s’établit. C’est sans doute le rebondissement le plus improbable de cette intrigue, et le plus tiré par les cheveux).
On repassera donc pour le suspense mais ce sont les relations qui se jouent autour de cette enquête qui rendent cette saison aussi réussie qu’originale : relation entre la capitaine et Gilou (empruntée d’amour, visiblement à sens unique, de franche camaraderie, d’un soupçon de mensonge), relation entre la capitaine et Brémont (compétition, attirance sexuelle), relation entre la capitaine et Ronaldo (là encore c’est plus dans un sens que dans l’autre).
Le personnage de Laure Berthaud est maintenant bien campée : bon flic, soutien sans faille de son équipe, qui a mis sa vie de coté pour son métier et qui faute de pouvoir croire en une histoire amoure assouvie sans complexe ses pulsions sexuelles. Ça marche encore très bien cette saison grâce à Brémont, parfait dans le rôle de faire-valoir (A revoir pour la saison prochaine ?)
Mais l’aspect le plus réussi de cette saison est pour moi la découverte du personnage du juge Roban. On aurait pu se passer du poncif du frère malfrat qui n’apporte pas grand chose si ce n’est la possibilité de cette fin en queue de poisson qui sied parfaitement : le juge qui a consacré sa vie à son idéal de justice jusqu’à en perdre sa mère et son amour (deux fois) se voit retirer l’affaire sous prétexte de risque de partialité alors qu’il était justement le seul à pouvoir être impartiale. La reprise de la tirade au moment de son dessaisissement est magnifiquement trouvée et tellement dans le ton du personnage. Chapeau bas tant aux scénaristes qu’à l’acteur.
Le personnage de Pierre Clément est aussi bien établi et ce dès la première saison, on le voit moins et faute de lui apporter un second souffle, c’est mieux ainsi. Par contre le personnage de Joséphine Karlson gagne encore en potentiel cette saison : vénale mais pas à tout prix (elle est capable de se sacrifier pour sauver Pierre). Et ce baiser furtif sur le départ ouvre des possibilités. On espère plus pour la saison prochaine.
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