Ficher Technique
Friday Night Lights est un drama diffusé pour la première fois en 2006 sur NBC. La première saison compte 22 épisodes de 43 minutes.
Synopsis
Dillon est une ville (imaginaire) du Texas qui vibre pour l’équipe de football US de son lycée (les matchs des lycées ont lieu le vendredi soir d’où le titre de la série).
On va suivre l’arrivée de Coach Taylor qui reprend en main l’équipe et la vie de sa famille (sa femme, sa fille) ainsi que celles des joueurs tout au long de la saison.
Critique
Cette série est simplement fantastique et inclassable, mélange de teen show, documentaire, sport story et j’en passe. La richesse et la justesse de ses personnages, de son décor, de son ambiance la rendent hors norme.
Le rythme est lent, mais la réalisation léchée le rend supportable et très vite on le trouve naturelle pour décrire ce qui se passe dans cette petite ville de province du Texas. Les personnages ont le temps et sonnent merveilleusement justes : pas un mot de trop, pas de crise qui sorte de la réalité du personnage (ou si peu) sous prétexte de panne d’inspiration, d’un bon rebondissement ou autre, c’est reposant.
Et au fil des épisodes, les personnages s’étoffent d’abord puis évoluent au gré des crises qu’ils traversent. Au fil des épisodes la réalité d’une ville de province du Texas s’écrit, ligne après ligne, imperturbablement. Beaucoup de thèmes sont traités (un petit aperçu dans le spoiler), l’immense majorité du temps avec réalisme et réussite.
Dans un registre beaucoup plus large (on parle de monsieur tout le monde dans cette série) c’est le pendant de « Big Love » dans la satyre sociétale : une série monstrueusement représentative de son époque et de son pays. Car tout sonne juste, l’horreur de la middle class américaine dans une ville conservatrice de province s’étale à longueur d’épisode dans toute son intransigeance et les personnages s’y meuvent avec plus ou moins d’aisance, s’y adaptent ou s’inscrivent à sa marge.
Cette série c’est le naturalisme de Zola transposé à l’Amérique moderne.
Un chef d’oeuvre.
Spoiler
Par où commencer ? L’accident de Jason Street et son chemin de croix vers l’acceptation de son handicap ? Brillant. La réaction de sa petite amie et de sa famille ? Géniale. On croit à tout : aux conseils « avisés » des parents, au refus de la réalité de la fille, à son recours à la prière, à son attachement aveugle qui la rend si obsessante pour Jason qui doit se reconstruire et qui en est empêché.
Mais avant ça il y a l’arrivée de coach Taylor, les moqueries, les agressions d’une population ultra conservatrice, repliée sur elle-même qui ne peut croire en quelque chose de même un peu différent de ce qu’elle connait et qui verse dans un rejet puant et méprisable. Et aussi le comportement du gamin talentueux qui se fait bêtement piégé par la presse. Et la prise en main de l’équipe…
Qui a dit que le rythme du premier épisode était lent ? A lire tout ce qui s’y passe on ne dirait pas. Et pourtant si, c’est lent, c’est lent parce qu’on en rajoute pas des tonnes, l’interview du gamin passe vite, un plan séquence. C’est comme l’intimité du couple Taylor. Personnage introverti et renfermé, coach Taylor parle peu. Il n’y a pas besoin de 15 répliques entre sa femme et lui pour prendre une décision, échanger sur ce qui ne va pas. C’est sobre. Quelques mots donnent le ton et comme coach Taylor n’admet pas d’être contredit et que sa femme le connait assez pour savoir qu’elle ne gagnera rien à s’y risquer, les dialogues sont courts. Mais forts.
Et Tami Taylor en devient un personnage passionnant : elle doit gérer un mari macho d’être conservateur, une ado, une ville qui la rejette d’abord et veut ensuite la cantonner au rôle de « Desperate Housewife » (sans les intrigues de Wistéria Lane, juste le quotidien fait de rencontres entre épouses, de participation à la vie paroissiale, du temps pour ses enfants). Et elle se bat, intelligemment, et elle y arrive !
On respire la désolation des gamins qui savent que pour eux les études c’est fini, que seul une bourse pour le foot peut les sortir de cette ville et de cette vie de merde qui s’écrit en lettres de poussière ocre et d’alcool bon marché. On admire encore en passant le travail de Tami, devenue conseillère d’orientation, et l’on se dit que si c’est possible, les chances sont si faibles. Alors comment se battre ? Comment ne pas sombrer quand on est dans cet environnement ?
La discipline militaire du football prend ici tout son sens. La rigueur, le respect de l’autorité, de l’effort s’imposent comme des valeurs vitales à la survie de cette société frelatée. Alors quand Tim Riggins, Smash, Tyra ou Lyla Garrity pétent les plombs on les comprend. Quand la sentence implacable de l’opinion publique s’abat sur Garrity on croit au calvaire qu’il endure.
On peut douter qu’un Matt Saracen s’improvise en 15 jours comme un super QB quand il était un looser complet, on peut trouver qu’il y a décidemment trop de crises dans ce petit monde de province, on peut même parfois se surprendre à bailler devant un épisode (si on est pas bien réveillé). Mais on ne peut pas ne pas adorer.
Friday Night Lights est un drama diffusé pour la première fois en 2006 sur NBC. La première saison compte 22 épisodes de 43 minutes.
Synopsis
Dillon est une ville (imaginaire) du Texas qui vibre pour l’équipe de football US de son lycée (les matchs des lycées ont lieu le vendredi soir d’où le titre de la série).
On va suivre l’arrivée de Coach Taylor qui reprend en main l’équipe et la vie de sa famille (sa femme, sa fille) ainsi que celles des joueurs tout au long de la saison.
Critique
Cette série est simplement fantastique et inclassable, mélange de teen show, documentaire, sport story et j’en passe. La richesse et la justesse de ses personnages, de son décor, de son ambiance la rendent hors norme.
Le rythme est lent, mais la réalisation léchée le rend supportable et très vite on le trouve naturelle pour décrire ce qui se passe dans cette petite ville de province du Texas. Les personnages ont le temps et sonnent merveilleusement justes : pas un mot de trop, pas de crise qui sorte de la réalité du personnage (ou si peu) sous prétexte de panne d’inspiration, d’un bon rebondissement ou autre, c’est reposant.
Et au fil des épisodes, les personnages s’étoffent d’abord puis évoluent au gré des crises qu’ils traversent. Au fil des épisodes la réalité d’une ville de province du Texas s’écrit, ligne après ligne, imperturbablement. Beaucoup de thèmes sont traités (un petit aperçu dans le spoiler), l’immense majorité du temps avec réalisme et réussite.
Dans un registre beaucoup plus large (on parle de monsieur tout le monde dans cette série) c’est le pendant de « Big Love » dans la satyre sociétale : une série monstrueusement représentative de son époque et de son pays. Car tout sonne juste, l’horreur de la middle class américaine dans une ville conservatrice de province s’étale à longueur d’épisode dans toute son intransigeance et les personnages s’y meuvent avec plus ou moins d’aisance, s’y adaptent ou s’inscrivent à sa marge.
Cette série c’est le naturalisme de Zola transposé à l’Amérique moderne.
Un chef d’oeuvre.
Spoiler
Par où commencer ? L’accident de Jason Street et son chemin de croix vers l’acceptation de son handicap ? Brillant. La réaction de sa petite amie et de sa famille ? Géniale. On croit à tout : aux conseils « avisés » des parents, au refus de la réalité de la fille, à son recours à la prière, à son attachement aveugle qui la rend si obsessante pour Jason qui doit se reconstruire et qui en est empêché.
Mais avant ça il y a l’arrivée de coach Taylor, les moqueries, les agressions d’une population ultra conservatrice, repliée sur elle-même qui ne peut croire en quelque chose de même un peu différent de ce qu’elle connait et qui verse dans un rejet puant et méprisable. Et aussi le comportement du gamin talentueux qui se fait bêtement piégé par la presse. Et la prise en main de l’équipe…
Qui a dit que le rythme du premier épisode était lent ? A lire tout ce qui s’y passe on ne dirait pas. Et pourtant si, c’est lent, c’est lent parce qu’on en rajoute pas des tonnes, l’interview du gamin passe vite, un plan séquence. C’est comme l’intimité du couple Taylor. Personnage introverti et renfermé, coach Taylor parle peu. Il n’y a pas besoin de 15 répliques entre sa femme et lui pour prendre une décision, échanger sur ce qui ne va pas. C’est sobre. Quelques mots donnent le ton et comme coach Taylor n’admet pas d’être contredit et que sa femme le connait assez pour savoir qu’elle ne gagnera rien à s’y risquer, les dialogues sont courts. Mais forts.
Et Tami Taylor en devient un personnage passionnant : elle doit gérer un mari macho d’être conservateur, une ado, une ville qui la rejette d’abord et veut ensuite la cantonner au rôle de « Desperate Housewife » (sans les intrigues de Wistéria Lane, juste le quotidien fait de rencontres entre épouses, de participation à la vie paroissiale, du temps pour ses enfants). Et elle se bat, intelligemment, et elle y arrive !
On respire la désolation des gamins qui savent que pour eux les études c’est fini, que seul une bourse pour le foot peut les sortir de cette ville et de cette vie de merde qui s’écrit en lettres de poussière ocre et d’alcool bon marché. On admire encore en passant le travail de Tami, devenue conseillère d’orientation, et l’on se dit que si c’est possible, les chances sont si faibles. Alors comment se battre ? Comment ne pas sombrer quand on est dans cet environnement ?
La discipline militaire du football prend ici tout son sens. La rigueur, le respect de l’autorité, de l’effort s’imposent comme des valeurs vitales à la survie de cette société frelatée. Alors quand Tim Riggins, Smash, Tyra ou Lyla Garrity pétent les plombs on les comprend. Quand la sentence implacable de l’opinion publique s’abat sur Garrity on croit au calvaire qu’il endure.
On peut douter qu’un Matt Saracen s’improvise en 15 jours comme un super QB quand il était un looser complet, on peut trouver qu’il y a décidemment trop de crises dans ce petit monde de province, on peut même parfois se surprendre à bailler devant un épisode (si on est pas bien réveillé). Mais on ne peut pas ne pas adorer.
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